Le Front National met à mal la France en Europe
Par nicolas éthèvePublié le
Grave séisme politique en France : le Front National, le parti d'extrême droite créé par Jean-Marie Le Pen en 1972, devient la première force politique du pays au Parlement européen, avec 24,96%. Loin devant l'UMP et le PS qui, respectivement bloqués à 20,8% et 13,98%, enregistrent une gifle historique. L'heure du bilan a sonné...
Après avoir axée, avec sa diatribe habituelle, toute sa campagne en mode référendum contre l'Europe, le Front National de la fille Marine Le Pen a explosé tous ses précédents résultats obtenus dans cette élection, dont le record n'avait jamais dépassé la barre des 11,7%, record obtenu en 1989. En 2009, le FN n'avait recueilli que 6,47% des voix exprimées.
Un bond de 18 points
Aujourd'hui créditée de 24,8 % des suffrages, soit un bond de 18 points prédit par les Instituts de sondages, Marine Le Pen qui a été au cours de son dernier mandat de député européenne, une parlementaire très peu assidue, mais non démissionnaire, peut se gargariser ce 25 mai 2014, de cette victoire qui place pour la première fois le FN en tête d'un scrutin national. Et demander à François Hollande, le président de la République française, la dissolution de l'assemblée nationale. Cette victoire, elle la fête dans le bar musical L'Elysée Lounge, privatisé pour l’événement sur les Champs-Élysées, à deux pas du Palais présidentiel.
La #France, après les élections européennes #EP2014 : le FN grand gagnant de l'élection pic.twitter.com/jtrdyAgJvy (via @thestolenmoney)
— Européennes 2014 (@europeennes_fr) 25 Mai 2014
La forte abstention chronique de ce scrutin à hauteur de 56,85% cette année 2014, le rejet profond de l'Europe qui cristallise toute la précarité de la vie sociale, économique et politique contemporaine, l'impopularité sévère du président de la République française, François Hollande (PS) qui, comme son prédécesseur, Nicolas Sarkozy (UMP), a très vite été dépassé par le poids des désillusions de l'opinion publique, tous ses facteurs, dont se nourrit avec appétit l'extrême-droite, ont contribué à cette réussite électorale d'un populisme en forte progression, comme l'a montré deux mois auparavant, la victoire aux forceps de Robert Ménard à Béziers.
Aggiornamento
De gauche à droite, en passant par le centre, ce même constat, diagnostiqué précisément ce dimanche soir par Manuel Valls, le Premier Ministre du gouvernement, s'impose largement.
François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé, François Bayrou, Jean-Christophe Cambadélis, José Bové... Tous, pour ne citer qu'eux, mesurent bien le poids incroyable de cette victoire d'une France qui se replie inexorablement. Une victoire d'autant plus cinglante qu'elle marque aussi leur échec à rassembler la Nation autour d'un idéal politique véritablement fédérateur, à l'échelle de l'Héxagone, comme au niveau européen. Chose qui reste en ces temps de crise particulièrement difficile, en France, comme ailleurs en Europe. Le Parlement européen compte ce soir 129 députés eurosceptiques (dont 24 représentants du FN), soit une centaine de plus que durant le dernier mandat, et devrait être dirigé par la droite conservatrice.
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