Mathieu Valbuena, l'attaquant de l'Olympique de Marseille, devenu une pièce maîtresse de l'équipe de France, affronte ce soir l'Espagne, en éliminatoires pour la coupe du monde. Un match particulier pour lui qui a aussi du sang espagnol dans les veines. (Capture d'écran du site officiel de l'OM)

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L'attaquant de l'Olympique de Marseille, devenu une pièce maîtresse de l'équipe de France, affronte ce soir l'Espagne, en éliminatoires pour la coupe du monde. Un match particulier pour Mathieu Valbuena, qui a aussi du sang « roja » dans les veines.

Ce soir, dans l'arène de St Denis, c'est une sorte de finale qui se jouera. Un match capital pour deux équipes, la France et l'Espagne, qui se disputent la première place du groupe I, et la qualification directe pour le Mondial 2014 au Brésil.

Donnés challengers au départ de ces éliminatoires, les Bleus de France abordent cette rencontre en position de force. La Roja d'Espagne, championne du monde et double championne d'Europe, n'est plus l'invincible armada, tant redoutée.

Deux faux-pas, d'abord contre la France, en octobre dernier (1-1), puis face à la Finlande, sur le même score, il y a quelques jours, l'ont fragilisée. Contre toute attente, l'équipe de Didier Deschamps est en tête du classement, à l'aube de cette confrontation. Et les Bleus ont l'occasion inespérée d'envoyer les Rouges à cinq points derrière eux en cas de victoire.

Valbuena, un homme d'influence

Un homme est pour beaucoup dans la série de bonnes performances que connaît actuellement l'équipe de France : Mathieu Valbuena. L'attaquant de l'OM a dû se creuser sa place au milieu des Bleus de Deschamps, mais il y est parvenu, et semble désormais indispensable à l'équilibre de l'équipe.

Souvent raillé, et conspué partout ailleurs qu'au Vélodrome, lorsqu'il porte le maillot blanc marseillais, « le Petit » devient adulé sitôt qu'il endosse la tunique bleue. Et pour cause. A chacune de ses apparitions en équipe nationale, il apporte son influence sur le jeu, et sur le résultat. Lors du dernier succès face à la Géorgie (3-1), Valbuena a distillé deux passes décisives et inscrit un but.

Difficile dans ses conditions de continuer à le considérer avec une pointe de mépris, comme ce fut longtemps le cas. Y compris de la part de Didier Deschamps, qui à son arrivée à l'OM ne comptait pas sur le petit dribbleur.

A l'OM depuis l'été 2006, Valbuena est véritablement lancé dans le grand bain l'année suivante, par Eric Gerets, l'entraîneur d'alors, qui lui accorde toute sa confiance. En 2009, après le départ du technicien belge, le joueur est proche du conflit avec le nouveau coach, qui déclare publiquement que Valbuena n'entre pas dans son dispositif.

Deschamps se ravisera, et, devenu sélectionneur de l'équipe de France, il fait régulièrement appel à l'attaquant olympien, jusqu'à lui réserver une place de titulaire depuis quelques matches. Il débutera encore ce soir sur la pelouse du stade de France, face à l'Espagne.

Du côté de Valladolid... ou de Barcelone

Un adversaire qui n'est pas anodin pour Mathieu Valbuena. Son père, Carlos, est né en Espagne, et l'Olympien n'a jamais caché son faible pour « la Roja ». « C'est un match particulier, car toute ma famille est espagnole, expliquait-il vendredi sur OM.net. Quand j'étais gamin, je suivais tous les matches de la sélection espagnole. Cela me fait bizarre de jouer sous le maillot bleu face aux Espagnols.

Si la rencontre de ce soir est spéciale pour Valbuena, elle l'est tout autant de l'autre côté des Pyrénées, notamment pour les membres de la famille du Français. « As », l'un des quotidiens sportifs espagnols, est allé à leur rencontre, dans la région de Valladolid.

Là-bas aussi, le sentiment est partagé, même si, malgré tout, la victoire de « La Roja » importe plus. Justo Castrodeza, le grand oncle de Valbuena est très clair : « J'aime beaucoup Mathieu, mais l'Espagne, c'est l'Espagne. Alors, j'espère qu'il va bien jouer, qu'il marque même un but, mais que ce soit l'Espagne qui gagne le match ce soir. » L'oncle précise encore que Valbuena « adore la Liga, surtout le FC Barcelone » et qu'il « aimerait beaucoup jouer en Espagne. »

Finalement, le compromis entre le bleu et le rouge, c'est peut-être celui-ci : le blaugrana de Barcelone. Après des années de maillot blanc marseillais, endosser la tenue rayée bleue et grenat du club catalan, serait plus qu'un rêve pour Valbuena.

Quelques années avant lui, un autre joueur français, au profil un peu similaire, Ludovic Giuly, a porté les couleurs du Barça. Si Valbuena continue à aligner les performances, ce rêve lui est permis.