Explosion de joie dans Gaza après l’annonce du cessez-le-feu
Par N.TPublié le
Des milliers de Palestiniens ont célébré mardi 26 août l’annonce officielle du cessez-le-feu après 50 jours de bombardements dévastateurs. Les habitants de l’enclave ravagée par les bombes attendent l’ouverture promise des points de passage. Une formidable bouffée d’oxygène.
Le bilan est terrible. Parmi les 2 016 Palestiniens tués, 541 sont des enfants et 250 des femmes. Le tissu urbain a été dévasté. Des écoles, des bâtiments administratifs, des entreprises et des quartiers entiers ont été rasés. Ciblée à plusieurs reprises, l’unique centrale électrique ne fonctionne plus qu'à 50 %. Les hôpitaux non plus n’ont pas été épargnés, nombre d’entre eux sont éventrés par les bombardements, d’autres ont été détruits. Un quart des habitants de Gaza ont fui leur maison et 280 000 réfugiés survivent dans les sites de l'ONU plus que jamais saturées.
Quel a été le rôle de la « communauté internationale » dont on attendait de fortes pressions sur Israël ? La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne envisageaient, dit-on, de proposer au Conseil de sécurité la mise en place « d’une mission internationale de surveillance et de vérification » en cas de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Les détails de l’accord annoncé ne font pas mention pour l’instant d’un rôle quelconque des puissances occidentale, ni même de l’ONU.
Quelles seraient les conséquences de la conclusion de cet accord pour le chef du gouvernement israélien qui affirmait quelques jours auparavant que l’offensive allait durer ?
« Netanyahou a pris des risques, il se doit de justifier auprès de ses alliés (l’extrême droite – NDLR) son offensive, de prouver le succès de l’opération. C’est pourquoi il veut seulement un cessez-le-feu et un retrait unilatéral qui lui laissent la possibilité d’intervenir militairement au moment voulu », déclarait Leïla Shahid, ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, à la veille de l’accord. La diplomate rappelait à ce propos que «les zones tampons au nord et au sud de Gaza» sont prévues précisément pour ce quadrillage, pour «la guerre d’usure» envisagée par Netanyahou. On ne sait précisément rien pour l’instant du retrait de l’armée israélienne de ces zones, mais une chose au moins est sûr : la stratégie Nétanyahu a fait choux blanc. Les enfants de Gaza peuvent à présent contempler sans crainte les étoiles et reprendre le chemin de l’école.