L'une des illustrations de la campagne Montpellier Unlimited, lancée par le président de Montpellier Agglomération. (DR)

Montpellier : Radiographie d'une polémique « Unlimited »...

Depuis le lancement de la marque Montpellier Unlimited le 17 octobre au Zénith, par Jean-Pierre Moure, la polémique ne cesse d'enfler. Retour sur les événements marquants de cette fronde politique et médiatique en attendant le conseil d'agglomération de mardi soir prochain...

Loin des 5 millions d'euros qu'aurait coûté la marque Montpellier Unlimited lancée le 17 octobre au Zénith, le budget de cette campagne représenterait en fait 12,5% du budget de communication annuel de la collectivité qui s'élève pour sa part, à 5 millions d'euros, selon les informations recueillies auprès de Jean-Pierre Moure, le président de Montpellier Agglomération, par le journaliste Hubert Vialatte de La Lettre M.

Le coût de cette marque se chiffrerait donc à 625 000 euros ce qui, à l'échelle de 20 ans, représente une « peccadille » au regard de « l’effet de levier pour le développement des entreprises et de notre territoire » qu'elle doit générer, dixit Jean-Pierre Moure dans l'hebdomadaire économique qui rapporte également ces propos : « Certains qui sont censés s’occuper de la chose publique s’occupent du bas du caniveau. Or, le rôle d’un élu, c’est de regarder devant. Montpellier Unlimited, c’est une campagne au service de l’emploi et du développement économique. Je communique par rapport au projet de l’institution. Il faut bien identifier les acteurs. Je suis à la tête de l’agglo, d'où mon nom en bas de la marque. Je ne suis pas dans le débat électoral, je suis dans le projet. Le rôle d’un élu, c’est de créer les conditions pour que les acteurs économiques travaillent ensemble. »

Montpellier Unlimited dans le « caniveau »

Derrière le vocable de « caniveau », Jean-Pierre Moure vise directement, sans les nommer, ces politiques qui, déjà dans les starting-blocks des élections municipales de 2014, ont vivement attaqué cette campagne, Philippe Saurel, en tête. Mais il cible aussi un certain nombre de médias qui ont jugé bon, de Montpellier Journal à France 3, de noircir des colonnes sur le fait que le vocable « Unlimited » qui compose une partie du nom de la marque, était déjà utilisé de par le monde, comme au Canada, avec Toronto Unlimited, ou en Australie...

Comme s'il fallait inventer une marque du style « Zorzorgzorg » pour lancer une dynamique publicitaire, commerciale et économique crédible... Ce qu'a explicité, non sans humour, Pascal Provencel, le patron de l'agence Sens Inédit, créatrice de cette marque, à l'antenne de la grande chaîne de télévision publique régionale...

Voir une partie de l'interview de Pascal Provencel réalisée par France 3 Languedoc-Roussillon :

Pascal Provencel n'est pas le seul à être choqué par ce type d'indignations. Membre de la gouvernance économique qui se réunira le 5 novembre prochain, André Deljarry, le président de la CCI de Montpellier, l'est aussi, très choqué. Il l'a clairement dit dans les colonnes de Midi Libre (26.10.12) : « C’est bien montpelliérain, ce genre de polémique. Les gens ne comprennent pas que [la marque Montpellier Unlimited] est un investissement pour
les vingt ou trente ans à venir. Qu’elle est un moyen de vendre notre territoire et d’attirer les entreprises. Comme l’ont fait Lyon et Lille avec le lancement de leur marque ». Toujours est-il qu'au jour d'aujourd'hui, la polémique de cette marque serait arrivée jusque sur le bureau du Ministère de l'Intérieur, Manuel Valls, proche de Philippe Saurel.

Les couteaux s'aiguisent

A 750 kilomètres plus au sud, dans la capitale régionale du Languedoc-Roussillon, de nombreux élus espèrent voir la fronde s'intensifier notamment mardi soir, lors du conseil d'agglomération de Montpellier. A l'image de Charles Khoury, candidat malheureux aux législatives 2012, qui nous a adressé aujourd'hui cette lettre ouverte diffusée mercredi aux représentants de la Ville de Montpellier siégeant également au conseil d'agglomération et dont nous vous publions ici cet extrait : « A l'heure où un effort est demandé aux Français, par toutes les instances (et tout particulièrement par la communauté de commune avec une augmentation des impôts cette année), il faudra lors du prochain conseil, demander des comptes. Certes, on vous demandera de vous taire sur cette question, et d'en valider le principe, en essayant de vous miroiter une place sur une liste pour les prochaines échéances. Mais nous sommes face à un défaut de gouvernance, majeur ! Le président de l’agglomération ne peut pas engager, autant d'argent dans une campagne "publicitaire" sans l'accord de sa majorité dont les élus de la ville de Montpellier. Vous devez marquer votre opposition ! Nous attendons de votre part, de rappeler que l'effort demandé doit être respecté, par tous et de sanctionner tout comportement qui met en danger cette solidarité ».

« Montpellier Solidarité »

Conseiller d'agglomération et maire de Grabels, René Revol a d'ores et déjà mené une grande offensive contre le lancement de cette campagne Montpellier Unlimited. A noter que René Revol, est étiqueté Front de Gauche et ceci explique sans doute cela : dans une interview fleuve publiée à la Une du site internet de sa commune, il accuse, en résumé, Jean-Pierre Moure de participer à la marchandisation du monde et propose de remplacer « Montpellier Unlimited » par une dynamique estampillée... « Montpellier solidarité » ! Jean-Pierre Moure aura donc certainement à cœur, mardi soir, d'expliquer une nouvelle fois que le développement économique créateur d'emplois est aussi un gage de solidarité...

A lire !

- Jean-Pierre Moure en mode « Montpellier Unlimited » !