Tunisie, Maroc, Egypte... l'épouvantail islamiste
Par N.TPublié le
La Démocratie portée par le printemps arabe est à l'évidence pain béni pour l'Islam politique. Les islamistes marocains savourent à leur tour la victoire aux législatives après les tunisiens le mois dernier et avant sans doute les égyptiens dans les prochaines mois.
Grassement nourris de pétrodollars, ces militants autoproclamés rédempteurs ont vite fait d'occuper le terrain au plus près des laissés-pour-compte, distribuant aides et promesses de lendemains meilleurs, tirant habilement profit des ressentiments envers des pouvoirs totalitaires, injustes et corrompus. Ces mêmes pouvoirs qui ont partout laminés les mouvements d'opposants démocrates, caporalisé la société civile transformée en couches de clientèles asservies. Tunisiens, Marocains ou Egyptiens, les islamistes ont en commun d'évoluer comme dans des poissons dans l'eau, tant les contextes leur sont devenus favorables. Partout, ils n'ont plus qu'à se baisser pour ramasser des fruits mûrs.
Les résultats des scrutins dans ces pays reflètent en fait l'état des sociétés arabes fraîchement libérées des dictatures. Comment ne pas reconnaître que l'islamisme en est une composante et que l'émergence de ces mouvements sur la scène politique n'est aucunement surprenante? Ceux-ci n'en restent pas moins contenus dans des limites de majorités relatives et contraints de partager le pouvoir.
Ils revient désormais aux formations démocratiques et aux forces de progrès d'aller à la conquête des électeurs tombés dans la nasse des islamistes, de mettre en échec ces discours démagogiques et d'être à la hauteur des grands enjeux de justice sociale et de liberté dans les nouvelles sociétés en formation.
Dès lors, et en attendant l'aboutissement du scrutin égyptien, disons-le tout net: si victoire il y a en Tunisie et au Maroc, c'est celle de la Démocratie. L'épouvantail islamiste a fait long feu.