Une unité de déserteurs syriens. (DR)

Syrie : la bataille fait rage aux portes de Damas

La crise en Syrie semble être à un tournant, avec un nombre croissant de victimes parmi les civils. Les déserteurs tentent de pénétrer dans Damas, provoquant un redéploiement en force de l’armée. Les combats ont fait 80 morts dimanche 29 janvier, dont au moins la moitié de civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres.

Selon cette même source, des affrontements entre déserteurs et l'armée régulière ont fait rage à Ain Tarma, à environ 4 kilomètres de la capitale, et Kafar Batna, dans la même zone. «Le régime se prépare désormais à d'importants combats dans la province de Damas», affirme le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, cité par l’AFP.

Le nombre de victimes civiles s’accroît au fil des jours. Selon des sources concordantes, il y aurait près de 200 morts durant cette seule dernière semaine. Les forces de sécurité syrienne ont intensifié la répression, multipliant arrestations, actes de torture et tirs à balles réelles sur le moindre mouvement d’opposants.

En tout, 40 civils ont été tués par balles dimanche, cinq dans la province d'Idleb (nord-ouest), deux à Jassem (sud), quatorze - dont un enfant de 9 ans - à Homs, douze à Hama (centre) et dans sa région, six près de Damas, et un à Damas dans le quartier de Jouber par des tirs lors de funérailles, toujours selon l'OSDH, cité par l’AFP.

La Ligue arabe a suspendu sa mission d’observation en raison d’une « recrudescence des violences » contre les civils. L’organisation tente de faire adopter son plan de sortie de crise par le Conseil de sécurité de l’ONU, proposant le départ de Bachar al-Assad, son remplacement par son vice-président et la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

Selon le site «Medi.Arabe.info», qui cite des « sources syriennes bien informées », les unités de déserteurs aurait mis en échec la fuite des proches du président Bachar Al-Assad, repoussant un convoi officiel de parvenir à l’aéroport. Celui-ci transportait l’épouse du président, Asma, leurs enfants, la mère du président Anissa Makhlouf, et le cousin et argentier du président Rami Makhlouf et ses enfants. Ils devaient prendre l’avion pour une destination encore inconnue.

Selon le quotidien égyptien « Al-Masri Al-Yaoum », le convoi a été intercepté et une bataille rangée s’est produite entre l’ASL et la Garde républicaine. Celle-ci aurait fait usage d’hélicoptères pour permettre au convoi de retourner au palais.