Le ministre des Affaires étrangères du royaume s’est attiré les foudres du représentant de Damas (DR)

Echanges musclés entre le Maroc et la Syrie à l’ONU

Vive polémique entre les représentants du Maroc et de la Syrie, jeudi 30 août, à l’ONU, rapporte la presse marocaine. Le ministre des Affaires étrangères du royaume s’est attiré les foudres du représentant de Damas pour avoir appelé à une mobilisation internationale en faveur du peuple syrien.

Bachar Al Jaâfari, délégué syrien, a essayé de taper là où ça pourrait faire mal : les relations Algéro-marocaines, la cérémonie d’allégeance au souverain et... le Sahara occidental.

« Je ne veux pas rouvrir les plaies de certains. J’appelle le ministre marocain à améliorer ses relations avec les pays voisins », a-t-il lancé, allusion pour le moins évidente à l’Algérie qui n’a pas pris de position officielle à l’égard du conflit qui saigne la Syrie.

Selon le diplomate syrien le Maroc se devrait plutôt de « répondre favorablement aux demandes de réformes émises par le peuple et en premier lieu l’abolition du protocole royal en déphasage total avec notre époque qui oblige chaque Marocain à se prosterner devant le roi et à embrasser ses mains. »

« Est-ce que vous voulez qu’on ouvre ce dossier ? Là aussi, il y a un peuple au Sahara qui réclame ses droits…», ajouté Bachar Al Jaâfari, convaincu d’avoir ainsi déstabilisé le chef de la diplomatie marocaine.

Les « Amis de la Syrie » se rencontreront au Maroc…

Ce dernier, Saâd Dine El Otmani, aurait tenté d’apaiser les échanges, adoptant un ton «modéré», selon la presse marocaine.

«Nous formons le vœu pour que cette réunion débouche sur une vision unifiée de la communauté internationale en vue de prêter assistance et soutien au peuple syrien et qu’elle marque le début de la cessation des violences qui ont fait des milliers de victimes innocentes et autant de réfugiés syriens», a-t-il plaidé.

Le chef de la diplomatie a regretté que la crise syrienne se soit «transformée en un conflit armé avec usage d’armes lourdes et d’avions de combat ciblant des zones civiles, en plus d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires avec tout ce que cela suppose comme violations flagrantes des droits de l’homme et du droit humanitaire international».

Le Maroc accueillera la prochaine réunion des « amis du peuple syrien » qui aura lieu en octobre.