Fellag : «La France et l’Algérie sont comme chien et chat»

Le couscous a été élu plat préféré des Français, selon un récent sondage !

Il n'en fallait pas plus à Fellag pour se poser en chef cuistot et donner dans son «cooking show» Petits chocs des civilisations, la recette de ce plat qui fait tant saliver des deux rives de la Méditerranée. Rencontre...

Fellag, pensez-vous que le rire soit un moyen de faire évoluer les préjugés existant entre communautés diverses?

"Absolument! Le rire, avec l'éducation et la culture, permet de réfléchir. C'est un outil de communication inouï, un moyen formidable de rapprocher les gens. L’humour est le plus court chemin d’un homme à un autre, comme le dit Wolinski.

Vous avez intitulé votre spectacle en reprenant la célèbre formule de «Choc des civilisations» de Samuel Huntington. Pour vous, ce choc a-t-il lieu?

Non. En tant qu'humoriste, je suis là pour désamorcer, relativiser les choses. Depuis 15 ans, Huntington est devenu une référence malsaine voire dangereuse. Je voulais traiter de nos petits conflits, de nos petites incompréhensions en les dédramatisant.

Vous êtes né à la fin de la période coloniale française (ndlr 1950), pensez-vous que 50 ans après l'indépendance les relations France-Algérie vont vers l'apaisement?

Au niveau politique, nous sommes comme chien et chat. On se tourne le dos, puis on se retourne et on s'embrasse! Chaque nouvel homme politique remet en question cet équilibre fragile... Les peuples, eux, ont des intérêts communs énormes. Nous avons une langue, une culture, une sensibilité commune. On devrait mettre sur la touche tout ce qui nous sépare et retomber dans les bras l'un de l'autre. Remuer le passé ne sert à rien. Je suis pour reconstruire et avancer".

Propos recueillis par Noria Aitkheddache