"Je n'ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait..."

Syrie: Le médiateur désigné par l’ONU, Kofi Annan, jette l’éponge

Kofi Annan se désengage de la mission de médiation qui lui a été confiée par l’ONU et la Ligue arabe. Il ne renouvellera pas son mandat qui a expiré le 31 août, a-t-on annoncé jeudi 2 août.

Mr Annan a expliqué lors d'une conférence de presse qu’il n’avait « reçu tous les soutiens que la cause méritait ».

« Il y a des divisions au sein de la communauté internationale. Tout cela a compliqué mes devoirs, a-t-il souligné. La militarisation croissante sur le terrain et le manque d'unanimité au Conseil de sécurité ont fondamentalement changé mon rôle », a-t-il dit.

Il a indiqué ne pas exclure que son successeur ait "plus de chance" et de "réussite", mais que la "transition" signifie que Bachar Al-Assad doit "tôt ou tard" partir.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué avoir entamé des consultations avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi pour « nommer rapidement un successeur qui puisse poursuivre ces efforts de paix essentiels », rapporte l’AFP.

"Kofi Annan mérite notre profonde admiration pour la façon désintéressée avec laquelle il a mis ses formidables et prestigieuses compétences au service de ses missions difficiles et potentiellement ingrates, a souligné Ban Ki-moon, selon la même source.

"Nous avons travaillé en étroite collaboration ces derniers mois, et je lui suis redevable, à lui, et son équipe pour tout ce qu'ils ont essayé de faire", a-t-il ajouté.

Trois tentatives auprès de Bachar al-Assad...

Le plan de paix en six points de M. Annan pour régler le conflit en Syrie, prévoyant une cessation des combats entre gouvernement et opposition armée ainsi qu'une transition politique, n'a jamais pu être appliqué.

Kofi Annan s'est rendu trois fois en Syrie, en mars, mai et juillet derniers, pour y rencontrer notamment le président syrien Bachar Al-Assad, mais sans pouvoir faire avancer les objectifs de son plan.

Le déploiement de 300 observateurs sur le territoire syrien n'est pas non plus arrivé à mettre un terme aux combats, qui se poursuivent plus de seize mois après le début de l'insurrection. La mission vient d'être réduite à 150 hommes seulement.

Entre temps, la bataille d’Alep s’intensifie, tandis que les combats reprennent à Damas, faisant de plus en plus de victimes. Les civils continuent à fuir les zones de combats en direction des zones frontalières, notamment vers la Turquie.