Une armée de rédacteurs et de blogueurs djihadistes au service de l’Etat islamique (EI)
Par N.TPublié le
Les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, sont devenus de véritables champs d’opérations pour les officines de l’Etat Islamique (EI). Elles y tissent des contacts, y répandent leur propagande et y recrutent des candidats au djihad. Cet investissement à grande échelle des réseaux sociaux est-il inévitable ? Ces derniers se rendent-ils complices de ce déferlement diabolique ?
Internet est devenu pour l’EI ''un centre de contrôle et de commandement'', s’est offusqué le mois dernier le nouveau patron de l'agence britannique de surveillance (GCHQ), Robert Hannigan, demandant ''un plus grand soutien du secteur privé, notamment des plus grands groupes de technologie américains qui dominent le web''.
EI dans la matrice du web
''L'EI est le premier groupe terroriste dont les membres ont grandi avec internet. Ils exploitent le pouvoir du web pour créer une menace djihadiste à l'échelle globale. Cela pose un énorme défi aux gouvernements et à leurs services de renseignements, qui ne pourra être relevé qu'avec une plus grande coopération des sociétés de technologie" explique-t-il dans une tribune publiée dans le quotidien Financial Time.
Selon Richard Barrett, ancien chef du contre-terrorisme au MI5 (renseignements britanniques), auteur d’un rapport intitulé "The Islamic State", « La stratégie médiatique de l'EI est supervisée par Abou Amr al Shami, un Syrien né en Arabie saoudite, qui contrôle une armée de rédacteurs, de blogueurs et de chercheurs qui surveillent en permanence internet, en particulier les réseaux sociaux ».
Déferlante sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux semblent débordés face à de déferlement qui met en échec tous leurs dispositifs de surveillance. Twitter par exemple compte 284 millions d'abonnés, qui échangent 500 millions de tweets par jour. Les comptes supprimés sont aussitôt rouverts. Les propagandistes de l’EI surfent avec aisance sur la toile et quand la traque s'intensifie, ils se répandent sur des réseaux plus discrets, mais non moins efficaces pour atteindre leurs cibles.
La parade n'a pas encore été trouvée sur ce front technologique. Pour l'heure, c'est l'EI qui en sort régulièrement victorieux, la coopération internationale entre les services de renseignement tardant à se mettre en place...