L’horreur se poursuit en Syrie avec des "corps brûlés d'enfants, de femmes et de jeunes filles"
Par N.TPublié le
Les villageois d’Al-Koubeir, des paysans pauvres dans la région de Hama, ont été littéralement massacrés mercredi 6 mai. Il n’y aurait que 4 survivants sur les 150 habitants. Des témoins affirment avoir vu des « corps brûlés d’enfants, de femmes et de jeunes filles ».
L’opposition accuse les miliciens du régime de Bachar Al-Assad. « Nous avons une centaine de morts dans le hameau d'Al-Qoubir [...] ; parmi eux une vingtaine de femmes et une vingtaine d'enfants », a déclaré Mohammed Sermini, un porte-parole du Conseil National Syrien, cité par l'AFP.
Les autorités syriennes nient et évoquent un accrochage entre les forces de sécurité et des « terroristes » qui auraient tué neuf femmes et des enfants.
Le gouvernement accuse, « un groupe terroriste d'avoir commis un crime haineux dans la région de Hama qui a fait neuf victimes". "Ce que quelques médias ont rapporté sur ce qui s'est passé à Al-Qoubir, dans la région de Hama, est complètement faux », affirment les auorités.
Un témoin cité par l’AFP raconte que les tanks sont arrivés à Al-Koubeir vers 14 heures mercredi, et ont bombardé le village jusqu'à 20 heures.
Les observateurs de l’ONU empêchés de se rendre sur les lieux
Les miliciens seraient alors rentrés dans le village, munis "d'armes à feu et de couteaux". "Des gens de ce village que je connais m'ont dit que la nuit dernière, les miliciens des chabbiha ont bu et dansé autour des corps, scandant des slogans en hommage à Bachar al-Assad", relate le témoin.
Les observateurs de l’ONU auraient été empêchés de se rendre sur les lieux du massacre, selon le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a dénoncé jeudi comme "impardonnable" le massacre et réclamé une "enquête totale" sur ces "crimes horribles". "Je condamne avec force la violence brutale et la mort de dizaines de civils, dont des femmes et des enfants, hier dans les villages d'Al-Qoubir et de Maarzaf dans la province de Hama en Syrie", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Kofi Annan, émissaire international pour la Syrie, tente de son côté de sauver son plan de paix. Il devait présenter jeudi 7 mai aux 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de création d'un "groupe de contact" réunissant les puissances mondiales et régionales - Russie, Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Arabie saoudite, Turquie, Qatar et Iran.
La situation n’en reste pas moins dans une impasse dramatique. Les populations civiles sont à l’évidence otages de groupes sanguinaires désireux de semer le chaos et de faire basculer le pays dans la guerre civile et les affrontements ethniques.