Quatre artistes, pour le prix d'un Musc'art 61

La grande foule n’était pas au rendez-vous, vacances de Toussaint aidant, pour ce 61è Musc’art à Côté Mer du 2 novembre. Les arts plastiques, représentés par une grande figure frontignanaise, Jean-Louis Delorme, et la poésie, dite et jouée, par le couple d’artistes confirmés que sont Léa Ciari et Patrick Geffroy, étaient pourtant au programme de cette soirée.

Les pavois, les monuments et la Crèche de Jean-Louis Delorme.

Jean-Louis Delorme a alors développé tout son parcours, de ses origines méditerranéennes et marseillaises, en passant parles Beaux-Arts d’Aix et Cassel en Allemagne, jusqu’à Frontignan où il est arrivé en 1984.

L’artiste qui voulait vivre de son art alors, après des débuts difficiles avec des œuvres à base de récupération, s’est vite coulé dans la culture locale et méditerranéenne en traitant de l’identité de la région. Les joutes lui ont alors tendu la  perche, non, la lance ( !), pour des réalisations inspirées auxquelles il a ajouté une touche personnelle de modernisme.

Ne courant pas après les expositions, il a plutôt travaillé les portraits (auxquels il excelle) sur commandes puis, pour la tradition des joutes, sur les pavois, qu’il a multipliés, des plus petits ( qui font actuellement florès, à « Ambiance Vintage », rue St Paul), aux plus grands, l’un de ses premiers monuments réalisés trônant à l’entrée de Frontignan, au Barnier, depuis 1995.

Ses monuments, au nombre de cinq, Jean-Louis n’en est pas peu fier. Et de raconter quelques anecdotes sur chacun d’eux au passage des images sur l’écran. Le Jouteur de 7 tonnes à Frontignan, les autres aux Quilles à Sète ou à Balaruc sont autant de réalisations qui ont marqué le parcours de cet artiste infatigable, qui applique les règles de son "extrême figuration" et  est toujours prêt à servir la tradition, comme avec cette Crèche géante « do pais » créée pour la première fois à la salle Izzo en 1999. Avec cette première crèche languedocienne  apparue à Frontignan, son auteur et son équipe inséparable, ont mis l’accent sur les traditions locales et leurs gens, commerçants, pêcheurs et autres personnages ayant marqué la vie associative locale. Du coup, ce sont quelque 5000 visiteurs qui se ruent chaque fin d’année vers cette crèche à succès.

"Camille", un prénom célèbre chez les femmes artistes!

Alors quand on a un papa aussi versé dans l’art, comment s’étonner que sa grande fille de 17 ans, Camille, présente à ses côtés, ait marché sur ses pas, en intégrant une terminale littéraire à Paul Valéry à Sète où ses options arts plastiques s’ajoutent à la littérature, à la poésie et à la philosophie, les matières préférées de la grande lectrice qu’elle est. Après avoir pratiqué toutes sortes d’activités artistiques, Camille, la touche-à-tout, veut « faire dans l’Art », après ses dessins, aquarelles et autres bijoux, le tout dans le plaisir de créer, de « jouer sur ses envies », avec huiles et aquarelles, le milieu familial et les liens privilégiés qu’elle a avec son artiste de père, favorisant bien sûr la croissance de la jeune artiste.

Le couple Léa Ciari et Patrick Geffroy, tout en poésie

Nous sommes restés dans la poésie avec les extraordinaires lecteurs que sont Léa Ciari (qui a présenté ses œuvres picturales par le passé, au musée de Frontignan) et

Patrick  Geffroy, musicien sensible, lui aussi créateur, mais d’instruments à vent les plus surprenants. Excellent flûtiste et joueur de cornet, il donne aussi dans les sons de clarinette, avec un simple tuyau percé par l’artisan qu’il est. Tous deux se sont alors lancés dans un petit récital de « poésie nomade », écrite par des poètes roumains et…franco-roumains, puisqu’il n’était pas question pour eux de taire les textes de l’amie Angela Mamier, qui ont pris un relief tout particulier, avec leur diction. Mais l’émotion que provoquent aussi les poèmes (de « Dolor ») écrits pour tous ceux qui souffrent en touche plus d’un, quand ces textes sont pareillement dits par ceux qui en partagent le sens. En témoignent les réactions sincères de celles et ceux qui découvraient le parti poétique pris par l’animatrice de Musc’art, jamais en panne d’inspiration, dans des livres qu’elle sort avec parcimonie.

Le repas servi par Stéphanie de Côté Mer avait sa saveur habituelle d’une création artistique personnelle, elle aussi !