Les camps de réfugiés syriens au Liban menacés par une tempête
Par N.TPublié le
Les réfugiés syriens qui vivent sous les tentes dans les camps aménagés pour les accueillir au Liban sont menacés par une tempête annoncée rigoureuse, rapporte lundi l’AFP qui cite le ministre des Affaires sociales.
"Le ministère, en coopération avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et tous nos partenaires, est mobilisé pour assurer le nécessaire en vue de la protection des réfugiés syriens et des citoyens libanais s'il le faut au cours de cette tempête", a déclaré Waël Abou Faour lors d'une conférence de presse, selon la même source.
"Il y a un grand nombre de campements informels (...) et il convient de prendre des mesures rapides avec l'approche de la tempête", attendue à partir de mardi soir, a ajouté le ministre.
"Je ne pense pas qu'il y ait un seul responsable libanais qui puisse dormir tranquillement au moment où des personnes âgées, des femmes et des enfants syriens, palestiniens ou libanais n'arrivent pas à fermer l'oeil à cause du froid et de la faim", a souligné M. Faour.
Selon lui, les autorités, en coopération avec l'armée libanaise, ont commencé dès la semaine dernière à couvrir les tentes de nylon et le sol de planches de bois, ainsi qu'à fournir des équipements de chauffage et des aides alimentaires.
Le Liban accueille plus de 825.000 réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays. Ceux-ci logent en partie chez des familles libanaises, dans des appartements loués tandis que des milliers vivent dans des campements sauvages.
Ces camps sont situés notamment dans la plaine de la Békaa dans l'Est, sujette à des inondations et où les températures sont extrêmes en hiver et en été en comparaison au climat doux du Liban.
Selon les prévisions météorologiques, une tempête, baptisée "Alexa" et venue de l'Europe de l'Est et de la Russie, doit frapper le Liban pendant plusieurs jours avec précipitations, chute de neige et baisse des températures.
"Malheureusement je ne peux pas être très rassurant (...) Nous allons faire de notre mieux pour alléger la souffrance, mais pas pour la faire disparaître", a indiqué M. Faour. "Comment peut-on déplacer des milliers de déplacés en quelques jours"? a-t-il demandé.
Le Liban, pays de quatre millions d'habitants et voisin de la Syrie, a été loué pour sa politique de frontière ouverte à l'égard des réfugiés mais ce flux a entamé son économie et le sens de l'hospitalité de ses citoyens.
La guerre en Syrie divise profondément le Liban entre partisans du régime de Bachar al-Assad, emmenés par le Hezbollah chiite qui combat les rebelles aux côtés de l'armée syrienne, et ses détracteurs.
Le ministre Faour a affirmé à l'AFP que ce sont ces profondes divergences qui empêchent la création de camps officiels comme c'est le cas en Turquie ou en Jordanie.
"Il n'a pas été possible de parvenir à un accord car la coalition du 8-mars (menée par le Hezbollah) refuse la création de tels camps", a-t-il expliqué.
Le ministère a toutefois "identifié 32 régions au Liban où des camps peuvent être créés, mais cela requiert une décision politique", selon M. Faour.
"Je pense personnellement que (...) tôt ou tard, le Liban prendra cette décision. Il y a des dizaines de camps informels à travers le Liban qui ne répondent pas à un minimum de sécurité", a-t-il dit.