Dans la Gardiole, avec Alain Campos, son "Ambassadeur"
Par MAMIER PierrePublié le
Il y avait la chanson « Un dimanche au bord de l’eau », nous devrions aussi avoir celle qui s’intitulerait « Un dimanche dans la Gardiole ». Essayons d’abord d’en écrire les paroles, grâce à ce que Alain Campos, « l’ambassadeur vert » de la Gardiole, a fait vivre à ses invités ce dernier dimanche.
Ils étaient une dizaine au rendez-vous , pour se retrouver sur les hauteurs de Rabassou et entreprendre une petite balade-découverte de trois heures à travers le massif et la garrigue de la Gardiole, en suivant leur guide, Alain Campos, ce dévoué, bénévole et compétent expert ès-nature qu’il est depuis des années où il parcourt, infatigable, les chemins qui mènent à ses petits secrets qu’il distille au compte-gouttes sur Facebook, avant de faire entrer ceux qui apprécient les beautés simples de la nature dans son univers de pierre et de verdure qu’il a contribué à protéger, avant de le mettre en valeur aujourd’hui par les visites qu’il organise presque quotidiennement pour ceux qui le suivent.
Sont alors tout de suite apparues, les fameuses « capitelles », qui ne sont pas des cabanes de berger mais des cabanes de défricheur, apparues au XVIIè siècle, époque où s’est développé le pastoralisme. Et notre Alain de développer son discours, riche et détaillé à propos des éléments de nature rencontrés.
Les capitelles, des cabanes de défricheur.
Les capitelles d’abord : elles sont soit sur terrain public, soit sur un terrain rpivé. On le sait par leur nom.Un nom propre et c’est privé. Un nom "bizarre" et c’est public ! Des carctéristiques? Il faut un an pour 10 personnes pour en remettre une debout. On va chercher les pierres adéquates parfois dans des lieux très particuliers, à l’aide de « tireforts » ou de « chèvres », pour lever le linteau, pièce maîtresse au-dessus de l’entrée, souvent ouverte au sud. La capitelle terminée, on place une pierre pointue au sommet (en guise de bouquet de fleurs, pour des maisons). Murs épais, fraîcheur en été…que de travail et de patience il a fallu déployer par l’ancienne équipe des capitelles qui après en avoir dénombré une centaine dans la Gardiole, en ont reconstruit une bonne partie.
Mais autour de ces abris de pierre, qui ont leur équivalent en Provence avec les bories, près de Gordes, et les « trulli », dans les Pouilles en Italie du sud, se trouve une nature extrêmement riche, qu’Alain n’a pas manqué d faire apprécier à ses sympathiques invités.
Une flore extraordinaire à portée des yeux et de la main.
Le cade est un peu piquant, mais son huile a connu par le passé la célébrité, avec le savon « Cadum » !
La salsepareille peut si on le veut soigner un tas de maladies sérieuses.
L’olivier, lui, d’abord provençal, a émigré dans la Gardiole où « il fait ce qu’il veut », a souligné Alain, qui a vanté les qualités de son huile, qui nécessite dix kilos d’olives, cueillies à la main, pour en faire un litre. Et pour ce faire, il existe trois moulins dans l’Hérault, à Pignan, à Clermont-l’Hérault et à Villeveyrac, où des spécialistes vous sélectionnent la qualité en un tour de main, paraît-il.
Et cette Gardiole, toujours verte, même par les saisons les plus chaudes, qu’est-ce qui la rend si résistante ? Alain est encore là pour répondre : chaque plante dispose de son propre moyen de défense pour se protéger du manque d’eau. Le thym a son odeur, le chêne, le brillant de ses feuilles et le ciste, le velouté de ses feuiiles.
On a aussi rencontré le fragon ou petit houx, de la même famille que l’ail, employé pour ses effets vasoconstricteurs. Mais attention, ses petites baies rouges sont toxiques ! Alain a aussi mis en garde avec la cadolle et ses propriétés collantes !
Sur cette pierre....je boirai l'apéro!
Et la balade de suivre son petit chemin de capitelle en capitelle « de mur », avec toujours pour horizon cette petite jungle verte, odorante, joyeuse, fleurie et devenue aussi poétique, quand « Katia de Montceau », la grande dame de l’abbaye de St Félix a, surprise, entonné un hymne à la terre, celle des hommes, en accompagnant son poème d’instruments rituels, le tambour en étant le symbole d’une résonnance qui a fait vibrer d’émotion son public.
Mais les émotions, cela assèche les gosiers paraît-il. Les bouteilles et quelques douceurs apportées par les participants ont alors été posées sur une table en pierre, bien sûr, et l’apéritif, sacré et bienvenu, en a réjoui plus d’un, enfin amené à mieux connaître sa compagne ou son compagnon de découverte, moment qui a vraiment rempli de bonheur celles et ceux- et même les deux chiens- qui y ont participé. Monsieur l’Ambassadeur, merci !