Une soirée mémorable pour le 62è Musc'art-Music'art

Oui, on a quelque part justement intitulé ce 62è Musc’art « Music’art » puisque les trois artistes invités ce jeudi 7 novembre avaient chacun leurs instruments et se sont montrés par leur voix et celles du violon, de la flûte, de la guitare et du piano dans ce restaurant « Côté Mer », lequel avait quelque peu aménagé son espace pour permettre aux artistes de s’exprimer et au public, revenu à ses jauges des grands jours, de s’asseoir.

Donc, contrairement à l’habitude, où interviews en règle permettaient de creuser le parcours et l’œuvre d’un artiste (peintre, écrivain, sculpteur, photographe..), pour la première fois, une brève présentation des acteurs de la soirée a aussitôt été suivie de leur « entrée en scène » pour leur donner « carte blanche »-normal, à la veille de Noël !- ce qui finalement a permis aux artistes de se faire tout aussi bien connaître et comprendre, « en live » !

Angela Mamier s’est alors empressée de dire un mot-ou plutôt, plusieurs !- sur la première intervenante et son musicien d’accompagnateur, Mélanie Arnal et Olivier Roman-Garcia, arrivés tout droit de Montepellier, où la présidente et animatrice de Musc’art a eu la chance et le privilège de les rencontrer quand ils ses ont produits à la Maison Rosa-lee Parks. Le choc de la révélation passé, rendez-vous a été pris pour Musc’art à Frontignan. Bien en a pris à Angela, apparemment,  au vu de la réaction du public après leur passage à Côté Mer.

Une Fille Allumette qui a enflammé le public

C’est une resplendissante Mélanie Arnal habillée de rouge qui s’est emparée du micro pour nous conter les fabuleuses aventures de « la Fille Allumette », l’héroïne de son CD, toute en féminité moderne et pétillante d’humour, qui nous a promenés dans des paysages aussi savoureux que la poésie non abstraite et  accessible à tous qui colore ses textes inspirés de la vie des femmes d’aujourd’hui. Avec une voix claire, juste, musicale, aux petits aires de Cœur de Pirate, Mélanie chante « la vie qui bat dans nos veines et qui passe » dans une douce et gentille décontraction qui enchante son public, lequel prouve qu’il l’entend et  la comprend avec ses rires, sourires et applaudissements fournis. Mais c’est aussi que Mélanie est accompagnée par le remarquable guitariste qu’est Olivier Roman-Garcia, qui a joué dans le monde entier, avec les plus grands artistes, un Olivier que l’on sent complètement en phase avec sa chanteuse,

qui elle aussi fait montre de ses autres grands talents de musicienne, quand elle intercale des solos de violon, à la façon de Catherine Lara, mais a dit le public, avec des sonorités de Django Reinhardt ou de Stéphane Grappelli, quel compliment !

Côté public, la surprise est complète, le charme joue à plein et les applaudissements sincères sont fournis. Si le 23 mars Mélanie et Olivier passent en première partie de Juliette à Montpellier, ce n’est certainement pas un hasard. C’est tout simplement une récompense bien méritée et une base de lancement pour que cette passionnante Fille Allumette continue à allumer…d’autres feux !

Hervé Tirefort, un Elton John-Nicolas Canteloup chansonnier.

Hervé Tirefort, qui a ensuite occupé la scène avec son piano et son  propre matériel son et lumière, c’est la pépite d’artiste complet que Pierre Mamier a voulu sortir du scandaleux anonymat où sa propre ville de Frontignan le tient depuis exactement dix ans. Subjugué par ce concentré de talents qu’Hervé avait montrés au centre culturel Villon en 2007 et animé du désir de le revoir se produire devant un public frontignanais qui ne devrait pas demander mieux, le hasard des rencontres a fait le reste, jusqu’au Festival off d’Avignon où Hervé s’est produit en août dernier et a donné rendez-vous à Musc’art-enfin !- pour cette soirée de jeudi.

Le public a tout de suite vu et senti « le volcan » en éruption. Un volcan d’inspiration, de compositions personnelles-du matin même !- de maîtrise de ses instruments : sa voix, ses voix, et son clavier dont il se joue d’une valse des doigts. Alors, la question fuse « Que voulez-vous entendre ? » Le public ne s’y trompe pas et joue aussitôt le jeu du choix et des demandes. Spontanément, comme par magie, se succèdent à un rythme fou Michel Berger, Eddy Mitchell, Johnny - bien évidemment – « LIDL déjeune » !- Jean d’Ormesson-pour répondre à l’invitation de Pierre Mamier- Brassens, Nougaro- avec « Mac Do, qui fait des prix de gros pour les obèses » !- Jonasz, Nicolas Sarkozy-qui présente sa cave de vins !-Trenet, Cabrel- qui chante la cuisine lyonnaise, avec le Jésus de Barbarin et la quenelle de Dieudonné !-Patrick Sébastien, Barbara, Ferré, Goldman, Gainsbourg, Brel et Sardou, qui part « en marchant », avec Macron….et on en passe. Hervé, dans son inspiration,  passe en revue les problèmes de notre société et politiquement tape-gentiment- autant à droite qu’à gauche, le tout dans la spontanéité, la pétulance, l’inventivité des jeux avec les mots d’esprit les plus cocasses, un plaisir de faire plaisir à son public qui n’en peut mais de sourire et rire aux larmes et qui a, on le sent, aussi envie de chanter pour lui, comme Brel « Ne me quitte pas »…C’est l’heure du repas qui a arrêté notre chansonnier prodige sinon notre marathonien des bons mots aurait poursuivi son effort, comme il sait aussi le faire en course à pied ! Un animal à part, on vous dit, qui a su s’extraire de la jungle parisienne du spectacle pour mieux se consacrer à sa région, qui l’appelle tous les jours, en divers endroits, pour diverses occasions. Allez, on prend les paris, pour la prochaine date où Frontignan l’appellera pour remplir la salle de l’Aire ? Sinon, une chose est sûre, les vingt-cinq muscartiers de jeudi soir attendent avec impatience son retour.

A la cuisine, on suspend le travail....pour rire!

C’est peu dire que le repas de fin de soirée était joyeux et toujours savoureux, Stéphanie, la patronne, ayant elle aussi fort apprécié les artistes de ce 62è Musc’art.