La mobilisation s’est nettement radicalisée dans les rangs des opposants au mariage pour tous. (Mon_Tours / Flickr)

Les opposants au mariage pour tous en pleine radicalisation

Harcèlements, agressions, appels à la violence ou à la guerre civile, les réfractaires au mariage pour tous multiplient les provocations. 

Depuis que le Sénat a adopté, vendredi, le projet de loi du mariage pour tous, les opposants sont en effet entrés dans une phase de radicalisation supplémentaire. 

Ce week-end, ils ont bloqué un train, entre Nantes et Paris, car à son bord se trouvait notamment Caroline Fourest, l’essayiste, partisane du mariage homosexuel. 

Des parlementaires, favorables au texte, ont également été réveillés en fanfare par des manifestants. Ou encore Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, traqué hier soir à la sortie dune salle de spectacle. Et cette nuit, quelque 70 opposants étaient interpellés devant l’Assemblée nationale, où ils avaient prévu de dresser des tentes. 

Ces coups d’éclat médiatiques s’accompagnent de prises de parole de plus en plus agressives de la part des leaders du mouvement, ou de quelques politiciens. 

Ainsi, Hevé Mariton, député UMP, l’un des plus virulents opposants au projet de loi, qui a parlé de “coup d’état” après l’adoption du texte par le Sénat, et la décision du gouvernement d’accélérer la procédure, en fixant la date du vote devant l’Assemblée au 23 avril.

 

Une affaire de famille...

Christine Boutin, qui s’était déjà laissé aller à de pareils excès, en appelle à la “guerre civile”. Ou la fameuse Frigide Barjot, devenue égérie médiatique du mouvement, qui n’hésite pas à évoquer “le sang” qui pourrait être versé si la loi était votée. 

Ce matin, Karl Zéro, le beau-frère de Frigide Barjot, l’exhortait à cesser cette surenchère, et assurait qu’elle était "manipulée" par l’extrême-droite

Il semble en effet que ce qui était au départ un simple mouvement de protestation se transforme en prétexte au chaos pour une frange de la droite ultra-radicale.

Frigide Barjot a réagi après les propos de Karl Zéro. La situation tournait même au grotesque, avec des allures de règlement de compte familial. “Il a mon numéro de téléphone, mon mail. Il aurait pu éviter de passer par les médias”, lançait-elle au journaliste humoriste. 

 

Le vote pour le 23 avril

Toujours est-il que la dérive radicale est bien réelle depuis quelques jours. Au point même que Jean-François Copé, le patron de l’UMP, a choisi de condamner “de façon extrêmement claire les dérives et les violences.”

Tout en demandant, dans le même temps, une suspension du texte par le président Hollande, et en dénonçant le “coup de force” du calendrier parlementaire accéléré. A l’Assemblée, ses collègues de l’UMP ont déjà déposé plus de 700 amendements pour freiner la procédure. 

En janvier, lors de l’examen en première lecture, plus de 5000 amendements avaient été déposés. Les débats avaient duré près de deux semaines. Cette fois, ils ne pourront excéder 25 heures, et le vote définitif devra avoir lieu le 23 avril