La Croatie présidée par une femme
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Kolinda Grabar Kitarevic, candidate de la très conservative Union démocratique croate (HDZ) vient de s'imposer face au social démocrate sortant, Ivo Josipovic, en obtenant 50,74 % des suffrages contre 49,26 %.
Originaire de Grobnik, village situé non loin du grand port Rijeka, ancienne ville italienne de Fiume, dont la population est toujours majoritairement latine. la nouvelle chef de l’État croate est âgée de 46 ans, mariée, et mère de deux enfants. Diplômée en langues et diplomate, elle a été ministre de l'Intégration européenne entre 2003 et 2008 dans le gouvernement du nationaliste Ivo Sanader, longtemps emprisonné pour corruption aggravée.
Kolinda Grabar Kitanovic à qui l'on prête déjà des liaisons dangereuses avec un playboy serbe, a été ambassadrice de la Croatie à Washington et secrétaire générale adjointe de l'OTAN. La politicienne qui appartient à l'aile dure du parti conservateur a renoué avec la célèbre rhétorique nationaliste propre aux adeptes d' HDZ qu'elle a longtemps pratiquée. Elle ne cache pas vouloir imposer des conditions sévères à l'entrée de la Serbie dans l'UE. Il est à rappeler que des malversations notoires lui avaient permis de séduire des électeurs ultranationalistes et des membres du précédent gouvernement.
Kolinda Grabar Kitanovic a habillement assimilé l'action de l'ancien président avec celle du gouvernement et accusé Ivo Josipovic du marasme économique dans llequell se trouvait e pays. C'est sous la présidence de celui-ci que la Croatie est devenue le 28 ème pays de l'UE mais elle s'est par la suite enfoncée dans une grave crise économique dont personne n'avait pu prévoir des effets aussi ravageurs. La dette publique est autour de 80% du PIB. Un jeune sur deux est au chômage ainsi que 20% de population.
Adieux au maestro
Ivo Josipovic, compositeur de musique classique avait été favori jusqu'aux jours du scrutin. Il restera dans l'histoire comme premier président croate qui a reconnu, durant sa visite à Sarajevo en 2010, les crimes perpétrés par l'Armée et les paramilitaires croates en Bosnie-Herzégovine, pendant les années1990 ainsi que massacres des insurgés "Oustachi" de l’État indépendant croate, guidés par Anté Pavelic, l'ami intime de Mussolini pendant la Deuxième guerre mondiale.
En 2011, le H.D.Z. a dû renoncer au pouvoir suprême en Croatie qu'il exerçait en permanence depuis 1991, à cause de son incapacité à résoudre la crise économique et de l'implication de plusieurs hommes d’État dans des affaires très louches et scandaleuses.