Parti socialiste et crise syrienne : des voix à contre-courant de l’option militaire
Par N.TPublié le
Paul Quiles, Marie-Noëlle Lienemane, Patrick Mennucci, Cécile Untermaier… des personnalités socialistes s’expriment à contre-courant de la position présidentielle dans la crise syrienne.
L’Ancienne ministre socialiste du logement et sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemane, se déclare « complètement en accord et sur toute la ligne », avec les positions et recommandations de Paul Quiles, député et ancien ministre, résolument opposé à une intervention militaire.
Depuis le début de la crise, ce dernier se prononce sur son blog sans ambiguïté aucune en faveur d’une contribution politique de la France. La récente initiative de Bachar al-Assad d’adhésion à la convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), lui fait regretter « le retard et l’absence d’intérêt des occidentaux pour aller dans ce sens et particulièrement la France ». Celle-ci aurait dû selon lui « prendre la main et faire en sorte que la question des armes chimiques soit au cœur du dispositif politique ».
Aussi, plutôt que de s’obstiner autour « d’objectifs qui ne sont pas compris par la majorité des Français », il serait plus utile désormais « de se concentrer sur les conditions de cette ratification par la Syrie de la convention, de mettre en place une force internationale en mesure de repérer les endroits où se trouve cet armement », recommande l’ancien ministre. Même si Bachar al-Assad a ordonné la dispersion des stocks ? « Rien n’est exclu, mais plus on attend, plus on perd du temps », insiste-t-il.
Autre personnalité PS à contre-courant de l’attitude présidentielle : le député Patrick Mennucci, maire des 1er et 7ème arrondissements de Marseille. L’élu figurait parmi la poignée de personnalités socialistes qui réclamaient récemment un vote parlementaire avant toute intervention en Syrie, arguant de « l’inquiétude et du scepticisme des français ». Faute de quoi ce serait « un passage en force » qui perdrait « définitivement tout soutien populaire », justifiait-il. Au regard des tous derniers développements, Patrick Minnucci estime qu’il faut « absolument poursuivre sur la voie diplomatique et aller vers une résolution de l’ONU au sujet des armes chimiques syriennes ».
D’autres parlementaires socialistes s’étaient également exprimés avant le débat sur la question syrienne mercredi 4 septembre, notamment la députée de Saône-et-Loire, Cécile Untermaier. « Le rôle des députés de la nation ne peut se limiter à suivre docilement les décisions du gouvernement », estimait-elle.
Le tournant que prend désormais la crise sous pression de l’offensive diplomatique Russo-syrienne va à n’en point douter semer un peu plus le doute dans les rangs du PS, libérer l’expression de l’embarras très perceptible chez les militants.