Tunisie : un nouveau premier ministre proche des islamistes
Par N.TPublié le
Mehdi Jomaa, 51 ans, ministre de l'Industrie du gouvernement d'Ennahda (islamiste) a été élu premier ministre par une partie des formations investies dans le « dialogue national ». Trois années après sa révolution, la Tunisie est toujours à la recherche d’une issue à la crise politique qui mine le pays sur fond d’islamisation rampante de la société. La tâche reste lourde pour le courant laïc et démocrate qui tente de faire barrage au détournement du soulèvement populaire qui a mit à bas le régime de Ben Ali.
L’élection fait suite à des négociations sans fin menées sous la médiation de la puissante centrale syndicale UGT. Selon certaines sources, l’élection de M Jomaa interviendrait sous pression des ambassadeurs des Etats-Unis et l’Union Européenne qui a conditionné le versement de ses aides au respect de la « feuille de route » adoptée par les partis pour aller vers des élections.
L’initiative de « dialogue national » a été lancée le 25 octobre dernier, suite à l’engagement du parti islamiste Ennhada de céder le pouvoir à des technocrates et après l’assassinat, le 25 juillet, du député de l'opposition Mohamed Brahmi, tué par balles à Tunis, comme l'avait été avant lui l'opposant de gauche Chokri Belaïd, assassiné le 6 février.
Bien que plutôt proche des islamistes, M. Jomâa est présenté comme sans étiquette partisane correspond à plusieurs critères. Une partie de l'opposition a refusé de voter pour, la nomination d'un membre du gouvernement dominé par les islamistes.
Mehdi Jomaa a mené une carrière dans le privé, à la direction notamment d'Hutchinson, une filiale du groupe français Total spécialisée dans l'aérospatiale dont, parmi les principaux clients, figuraient des groupes comme EADS, Airbus et Eurocopter.
Quatrième premier ministre de la transition tunisienne, M. Jomâa doit être encore adoubé par l'Assemblée nationale constituante. Il devra ensuite former un gouvernement resserré, une tâche délicate dans un climat de haute tension…