Marine Le Pen définitivement condamnée pour diffamation envers La Cimade
La Cour de cassation a tranché définitivement ce 16 décembre 2025 : Marine Le Pen est condamnée pour diffamation publique envers La Cimade, une association d'aide aux migrants. La plus haute juridiction française a rejeté le pourvoi de la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, mettant un terme à une procédure judiciaire entamée il y a près de quatre ans.
En janvier 2022, lors de plusieurs interventions médiatiques, Marine Le Pen avait accusé La Cimade d'organiser « la filière d'immigration clandestine en provenance des Comores » à Mayotte. Des propos qui avaient immédiatement suscité l'indignation de l'association, présente sur le territoire français depuis 1939 et engagée dans la défense des droits des personnes migrantes et réfugiées.
Condamnée en première instance puis en appel le 11 septembre 2024 à une amende de 500 euros avec sursis, la cheffe de file de l'extrême droite française avait formé un pourvoi devant la Cour de cassation, invoquant une atteinte à sa liberté d'expression.
La liberté d'expression a ses limites
La Chambre criminelle de la Cour de cassation a balayé cet argument. Dans sa décision, elle a estimé que les propos de Marine Le Pen « ne présentaient pas de base factuelle suffisante » et a validé le raisonnement de la cour d'appel selon lequel la condamnation ne constituait pas « une atteinte disproportionnée portée à la liberté d'expression ».
Maître Patrice Spinosi, avocat de La Cimade, s'est félicité de cette décision : « Les propos de Mme Le Pen qui assimilaient l'action de la Cimade à celle des passeurs de migrants étaient inacceptables. La Cour de cassation juge que les limites de la liberté d'expression ont été dépassées. »
De son côté, Monique Guyot-Berni, présidente de La Cimade, a rappelé l'importance de cette décision : « Les discours mensongers visant les personnes migrantes et les associations qui les soutiennent, dans le but d'attiser les tensions sociales, ne peuvent circuler impunément. »
Cette condamnation définitive s'ajoute aux ennuis judiciaires de Marine Le Pen, déjà frappée d'inéligibilité en première instance dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national. Elle sera jugée en appel dans ce dossier du 13 janvier au 12 février 2026, une échéance cruciale à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle de 2027 à laquelle elle entend se présenter pour la quatrième fois.