L'anesthésiste Frédéric Péchier condamné à la perpétuité pour 30 empoisonnements
La cour d'assises du Doubs a rendu son verdict ce jeudi 18 décembre 2025 : l'ancien anesthésiste Frédéric Péchier a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour l'empoisonnement de 30 patients entre 2008 et 2017. Douze d'entre eux sont décédés.
Après trois mois et demi de procès, les jurés ont reconnu le médecin de 53 ans coupable d'avoir contaminé des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l'adrénaline ou encore de l'héparine. Ces substances provoquaient des arrêts cardiaques ou des hémorragies chez des patients pris en charge par ses confrères à la clinique Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté, à Besançon.
Les deux avocates générales avaient présenté Frédéric Péchier comme «l'un des plus grands criminels de l'histoire», l'accusant d'avoir « utilisé la médecine pour tuer ». La peine prononcée est conforme à leurs réquisitions. Le praticien s'est également vu infliger une interdiction définitive d'exercer la médecine.
Huit années de dénégations
Tout au long de l'enquête ouverte en 2017, de l'instruction et du procès aux assises, Frédéric Péchier n'a jamais varié dans ses dénégations. « Cela fait huit ans que je me bats contre le fait qu'on me pose comme un empoisonneur », avait-il déclaré lors de l'audience. Le praticien, qui comparaissait libre, n'avait jamais été placé en détention provisoire depuis le début de l'affaire.
Son avocat a immédiatement annoncé que son client ferait appel de cette condamnation. En attendant, Frédéric Péchier a été incarcéré dès l'énoncé du verdict. Cette affaire, l'une des plus graves jamais jugées dans le milieu médical français, aura marqué les esprits par son ampleur et la froideur présumée de son auteur.
Les familles des victimes, parties civiles dans ce dossier hors norme, attendaient ce verdict depuis près d'une décennie. Pour beaucoup, cette condamnation représente une forme de reconnaissance de leur souffrance face à celui qui aurait dû les soigner.