Syrie : double veto au Conseil de sécurité, Moscou et Pékin ne lâchent rien
Par N.TPublié le
Russes et chinois opposent pour la troisième fois leur veto au projet de résolution de l’ONU prévoyant des sanctions économiques contre la Syrie si le pouvoir ne met pas un terme à la répression sanglante contre l’opposition, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts depuis le début du conflit il y a seize mois.
Le projet prolongeait également pour 45 jours la mission des 300 observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), déployés depuis mi-avril mais qui ont suspendu leurs activités en juin en raison de la poursuite des combats.
Sur quinze pays membres, la résolution a recueilli onze voix pour, deux contre et deux abstentions.
« Le Royaume-Uni est consterné par le veto de la Russie et de la Chine », a déclaré l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, accusant les deux pays de « mettre leurs intérêts nationaux avant la vie de millions de Syriens ».
"Laisser plus de temps au régime…"
«Il est clair que la Russie ne vise qu'à laisser plus de temps au régime syrien pour écraser l'opposition», a pour sa part déclaré l'ambassadeur français Gérard Araud. Pour Moscou et Pékin, a-t-il ajouté, «on est semble-t-il toujours trop dur avec les dictateurs sanguinaires».
Les Etats-Unis jettent l’éponge, considérant que le Conseil de sécurité de l'ONU a « totalement échoué » dans la crise syrienne. Ils entendent désormais faire pression sur Damas « en dehors du Conseil » a déclaré l'ambassadrice américaine Susan Rice.
La Russie aurait rédigé un projet de résolution qui propose de prolonger le mandat de la Misnus pour 90 jours et ne contient pas de menace de sanctions. On ignore si Moscou envisage de soumettre son projet aux voix, et quand.
Ce double veto intervient au moment où la crise emprunte un tournant d’une extrême violence. Le pouvoir engage une contre-offensive pour stopper l’entrée des rebelles dans Damas.
Le quartier de Qaboun dans la capitale a été pris d'assaut par des chars de l'armée syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui craint de nouveaux massacres de grande ampleur.