La biodiversité méditerranéenne a son alliance mondiale des villes et des gouvernements
Par nicolas éthèvePublié le
A l'issue de l'atelier régional organisé à Montpellier dans le cadre de l'alliance mondiale des villes et gouvernements pour sauver la biodiversité de la région méditerranéenne, une réunion dont nous avions parlé ici, le Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) - une structure dépendant de l’ONU basée à Montréal depuis 1996, a diffusé un communiqué fourni qui dresse un premier état des lieux. Nous le publions ici, dans ses très grandes lignes...
« Pour la première fois, les autorités locales et les représentants du gouvernement se sont réunis à Montpellier du 17 au 19 décembre 2012, afin de mettre en œuvre le Plan stratégique 2011-2020 et les 20 objectifs d'Aichi pour la biodiversité dans la région méditerranéenne. Dix-huit pays de la région méditerranéenne, incluant 21 participants représentant un total de 15 villes, ainsi que trois maires, se sont rassemblés à Montpellier lors du premier atelier infrarégional sur le renforcement des capacités sur les stratégies et plans d'action nationaux, infranationaux et locaux pour la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et son Plan stratégique. (…) La réunion a fourni une opportunité unique de faire réviser les grandes lignes de l'ébauche de la première édition des Perspectives mondiales sur les villes et la biodiversité qui sera présentée au Sommet Rio +20 en juin 2012 puis, lors du Sommet sur la biodiversité à Hyderabad, en octobre de cette année.
Les résultats de l'atelier seront présentés lors d'une réunion sur les politiques urbaines et la biodiversité, convenu les 24 et 25 janvier 2012 par la Ville de Paris en collaboration avec le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique et Natureparif, une agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île de France, ainsi que l'Association des maires de France. Ils seront également soumis au Deuxième sommet sur les villes et la biodiversité qui se tiendra les 15 et 16 octobre à Hyderabad en Inde, juste avant le segment ministériel de la onzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique.
Des prises de position en faveur de la biodiversité
Pour Mme Kobie Brand, directrice de l'ICLEI, « cet atelier entame une phase nouvelle et excitante de collaboration entre l'ICLEI, le Secrétariat de la diversité biologique et les villes pionnières pour la biodiversité et les services écosystémiques, alors que nous développons des plans stratégiques cohérents et spécifiques harmonisés allant de l'échelle mondiale aux échelles nationales, infranationales, régionale et locales. L'ICLEI, à travers son Centre des villes et de la biodiversité, est prêt à partager des expériences et à fournir du soutien et des paramètres pour un réseau futur de villes méditerranéennes avec la participation de l'un de nos récents projets pionniers Action locale pour la biodiversité (ALB), la Ville de Montpellier ».
« La ville de Montpellier se doit d'être exemplaire dans son développement urbain et son histoire lui permet d'intégrer cette dimension, a pour sa part ajouté Hélène Mandroux, le maire de Montpellier. Elle se veut le catalyseur de la création d'un possible réseau de villes Méditerranéennes. Je ne peux que me réjouir de cette initiative et favoriser les échanges en accueillant la plateforme de ce réseau ».
La représentante pour le Ministère français de l'Écologie, du Développement durable, du Transport et du Logement, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, a quant à elle réitéré le plein support du gouvernement français pour l'initiative sur les villes et la biodiversité, tandis que Monique Barbut, directrice générale et présidente du Fonds pour l'environnement mondial, insistait sur le « besoin d'une perspective d'économie verte », dans cette région méditerranéenne. « Des modèles de développement durable devront être adaptés à travers les revenus du tourisme, de la pêche et de l'agriculture, de la biodiversité et des services écosystémiques », a t-elle ajouté, soulignant qu'il n'existe probablement aucune autre région où ces liens sont plus forts que dans la Méditerranée ».
Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la CDB a de son côté mis en exergue la spécificité de ce « seizième atelier convenu dans le cadre du Fonds japonais pour la biodiversité » qui reste « le premier à rassembler les représentants du gouvernement et des autorités de la région méditerranéenne pour la mise en œuvre des objectifs d'Aichi aux niveaux national et local ». « Il est temps pour tous les niveaux de gouvernement de travailler ensemble pour traduire le Pacte de Nagoya pour la biodiversité aux niveaux local, régional et national basé sur l'approche écosystémique afin de réaliser les défis du développement et de l'expansion urbaine », a lancé en conclusion le secrétaire exécutif de la CDB.
Un bilan...
Pendant trois jours, l'atelier régional a aidé les Parties de la Méditerranée à revoir leurs stratégies et plans d'action pour favoriser la coopération au niveau régional en conformité avec le plan stratégique 2011-2020 et les cibles d'Aichi pour la biodiversité et encouragé l'identification des objectifs nationaux et régionaux et les défis identifiés face à la biodiversité et sa gestion dans la région méditerranéenne. Elle a aussi fait la promotion des stratégies de la biodiversité locale et des plans d'action (SPANB), défini les éléments et le plan d'un réseau méditerranéen des villes engagées dans la gestion de la biodiversité et établi des liens et des possibilités de collaboration, l'apprentissage actif et l'échange entre les responsables de la mise en œuvre et la révision des stratégies et plans d'action.
Montpellier, l'hôte de l'atelier, est une ville fermement et activement engagée dans la mise en œuvre de la Convention et des activités de soutien relatives à la biodiversité. En reconnaissance pour son implication aux niveaux local, régional et international, la ville a reçu deux distinctions prestigieuses en 2011 : « Capitale française de la biodiversité 2011 », de Natureparif, et « Capitale européenne de la biodiversité», mention décernée par la Commission européenne à travers le programme Life +. Montpellier fait partie du comité de pilotage de la CDB sur l'Initiative pour les villes et la biodiversité, tout comme les villes de Bonn, Montréal, Mexico, Curitiba, Nagoya et Hyderabad.
...Et des perspectives
Lors des cinq dernière années, les efforts pour l'initiative la Convention sur les villes et la biodiversité ont mené à des percées historiques pour les autorités infranationales et locales, telles que le premier Sommet sur les villes et la biodiversité, qui s'est tenue à Nagoya, au Japon, en octobre 2011 avec la participation de 650 représentants municipaux, dont 200 maires. Les participants, en collaboration avec de nombreuses Parties à la Convention et ses partenaires, ont alerté la communauté internationale sur l'importance de l'action locale pour la biodiversité, contribuant ainsi à l'adoption de la décision X/22 par la Conférence des Parties à la Convention le 29 octobre 2010. Cette décision et son annexe, le Plan d'action sur les gouvernements infranationaux, les villes et autres collectivités locales pour la biodiversité, a établi un partenariat stratégique entre les décideurs et les autorités municipales.
La décision et son annexe, le Plan d'action sur les gouvernements infranationaux, les villes et les autres autorités locales pour la biodiversité, établissent un partenariat stratégique entre les décideurs politiques et les autorités municipales.
Le Gouvernement de l'État du Paraná au Brésil tiendra, en mars prochain dans la ville de Curitiba, une réunion de gouvernements infranationaux pour la préparation du Sommet des gouvernements infranationaux pour la biodiversité qui se tiendra à Hyderabad, en Inde, en parallèle avec le deuxième sommet sur les villes et la biodiversité. »