La presse algérienne reproche au pouvoir d’entretenir une grande opacité autour de l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. (D. R.)

Algérie : Le ministère français de la Défense annonce que Bouteflika a quitté l’hôpital

Après trois semaines d’hospitalisation au Val-de-Grâce, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a quitté l’hôpital militaire parisien, pour “rejoindre un autre établissement, afin d’y poursuivre sa convalescence”, a indiqué hier un communiqué du ministère français de la Défense. 

Cette communication, venue de la France, n'a fait qu’ajouter à l’opacité qui entoure la maladie du président algérien. 

Depuis plusieurs jours, des rumeurs bruissent sur l’aggravation de l’état de santé de Bouteflika, victime d’un accident vasculaire cérébral, fin avril.  

Le pouvoir algérien, qui doit aussi organiser la succession éventuelle, communique a minima sur la situation. Le flou entretenu a même conduit à la censure de deux quotidiens algériens, qui évoquaient “l’état comateux” du président.  

La presse dans son ensemble s’était insurgée contre cette mesure jugée “liberticide”, et vécue comme un retour funeste de la censure dans le pays. Cependant, un article paru sur le site "Arrêt sur images",  et relayant le point de vue de certains éditorialistes algériens, évoquait la personnalité trouble du patron des deux journaux interdits de parution. 

Quoiqu'il en soit, la dernière communication officielle, livrée par les autorités françaises, n’a pas apaisé le malaise. Des organes de presse algériens parlent aujourd’hui d’une “humiliation”, et bon nombre de journalistes reprochent au pouvoir de continuer à dissimuler la vérité aux Algériens.