France: la très longue audition de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Benttencourt
Par N.TPublié le
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy est arrivé jeudi 22 novembre au palais de Justice de Bordeaux pour son audition par le juge Jean-Michel Gentil et ses collègues en charge de l'affaire Bettencourt. A l'heure où ces lignes sont écrites, l'audition est toujours en cours. Elle pourrait s'achever par une mise en examen. L'ancien chef de l'Etat pourrait aussi ressortir du bureau du juge qu'en tant que "témoin assisté".
L'objectif des magistrats est d'établir si Nicolas Sarkozy a reçu directement ou par le biais d'intermédiaires de l'argent appartenant à l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt. Les soupçons sont fondés sur des retraits en espèces de 4 millions d'euros sur les comptes suisses des Bettencourt, dont à deux reprises 400 000 euros pendant la campagne présidentielle de 2007. Des retraits organisés par Patrice de Maistre, le gestionnaire de la fortune de la famille.
Ce même Patrice de Maistre a par ailleurs reçu en 2008 du trésorier de l'UMP de l'époque, Eric Woerth, la Légion d'honneur. L'année précédente, celui-ci avait embauché sa femme, Florence Woerth. Autant de faits qui laisse supposer un conflit d'intérêt.
Des enregistrements réalisés en cachette par le majordome de Liliane Bettencourt ainsi que le témoignage de l'ex-comptable de la famille, Claire Thibout, laissent penser Nicolas Sarkozy a bénéficié de financement illicite et plus précisément de sommes directement au domicile des Bettencourt.
Nicolas Sarkozy ne risque rien pour ce qui concerne le "financement illégal" de sa campagne, délit qui est prescrit au bout de trois ans. Il pourrait en revanche être mis en examen pour "abus de faiblesse", selon des sources proches du dossier.
Selon une expertise versée au dossier, dévoilée par Le Monde, la vieille femme souffrirait de "démence mixte"."Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique", précise l'article 223-15-2 du code pénal.