L'ancien trader de la Société Générale écope de 5 ans de prison en appel
Par N.TPublié le
L'ancien trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, a été condamné mercredi à une peine de cinq ans de prison, dont trois ferme, et au versement de 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts par la Cour d'appel de Paris.
La justice française a confirmé le jugement de première instance prononcé en 2010 à l'encontre de M. Kerviel, reconnu coupable de spéculations financières, menées hors mandat et à l' insu de ses supérieurs hiérarchiques, ayant coûté des pertes colossales à son employeur.
L'accusation avait requis, durant le procès en appel qui s'est déroulé du 4 au 28 juin dernier, la peine d'emprisonnement maximale, soit cinq ans ferme. Elle n'a finalement pas obtenu gain de cause, tout comme la défense de M. Kerviel, qui avait demandé la relaxe.
"Une injustice lamentable..."
L'avocat du "trader fou", David Kibbou, a regretté "une injustice lamentable", ajoutant qu'il envisageait de se pourvoir en cassation. L'arrêt de la Cour d'appel souligne qu'"il est patent que la Société générale a été victime de ces infractions. Jérôme Kerviel a été l'unique concepteur, initiateur et réalisateur du système de fraude ayant provoqué les dommages causés".
Poursuivi pour abus de confiance, faux, usage de faux et introduction frauduleuse de données dans le système informatique de son employeur, M. Kerviel avait attiré l'attention du monde entier lorsque l'affaire avait éclaté au grand jour, au début de la crise financière de 2008.
Le Français aurait été l'auteur de la plus importante perte en trading de l'histoire de la finance, en prenant des positions spéculatives sur des marchés à risque.
Jérôme Kerviel a décidé de se pourvoir en cassation. Interrogé mercredi 24 octobre sur France 2, il déclare vivre "un châtiment", estime être condamné à une "mort civile" à laquelle il ne s'attendait pas. Le trader ne se reconnait dans aucun des qualificatifs utilisés contre lui et lance un appel à témoin, affirmant que des mails auraient été supprimés avant l'enquête.