France : le cri d’une mère, Astrid Willemet, pour son fils Gabin, âgé de 6 ans
Par nicolas éthèvePublié le
Samedi, Astrid Willemet a pris sa plume pour pousser un grand coup de gueule destiné à "faire bouger les choses", 6 ans après la naissance de son fils Gabin, victime d’un trouble non-diagnostiqué. 5 jours plus tard, son appel lancé comme une bouteille à la mer sur Facebook a été partagé plus de 90 000 fois par les internautes, sensibles à son cri du cœur, preuve que ces mots ont touché juste contre son vécu. Médiaterranée publie ici en intégralité l’appel lancé par Astrid Willemet.
Le cri d’une mère, Astrid Willemet, pour son fils
"Mon petit appel en cette fin d'année scolaire... Je n'ai jamais fait ça mais il y a bien un début à tout...
26 ans, vous êtes enceinte tout va bien, vous êtes heureuse. Votre bébé nait, l’accouchement se passe bien, votre bébé est en forme, tout le monde est heureux. Et puis 15 jours après, c’est le début de la fin d’une partie de votre vie, tout s’enchaine, sans savoir pourquoi, votre bébé va moins bien et vous débarquez inquiets au chu en pleine nuit…
Arrivent dans votre chambre une flopée de médecins, internes, externes et on vous dit avec froideur que votre enfant a probablement une maladie génétique, métabolique ou neurologique. S’enchainent ensuite les nombreux examens et rendez-vous médicaux, les heures dans les salles d’attente, les kilomètres en voiture et surtout l’inquiétude, la tristesse, la peur de l’avenir… Vous êtes submergée par vos émotions et la gestion de cet emploi du temps que vous devez concilier avec votre vie professionnelle…
Ce tourbillon c’est ma vie. Mais surtout celle de mon fils.
Aujourd’hui Gabin a 6 ans, pas toutes ses dents mais un joli tempérament et toujours ce petit côté « autrement ». Pas de diagnostic précis, ça tombe bien, mettre les gens dans des cases, c’est pas mon truc… Même si là, franchement, ça aiderait parfois… Sauf que Gabin a 6 ans. Et 6 ans, c’est l’école obligatoire. Et comment fait-on quand votre enfant ne peut pas rester à l’école, qu’il n’y a pas de structure pour l’accueillir et que vous ne pouvez (financièrement) ni ne voulez (psychologiquement) arrêter de travailler ?
Alors vous montez des dossiers administratifs (MDPH…etc.), et là, vous commencez à être rôdé car ça fait 6 ans que vous en remplissez… Et vous expliquez, re-expliquez, re-re-expliquez votre quotidien avec votre enfant, juste pour justifier pourquoi vous avez besoin d’aides ou d’une structure pour l’accompagner au quotidien dans ses apprentissages… Mais franchement si vous saviez comme j’aimerai n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes…
Aujourd’hui je suis fatiguée de me battre, j’en ai marre et j’aimerai capituler et connaitre un peu de sérénité et de normalité. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, car devant les deux grandes billes bleues de mon petit garçon je ne peux pas abandonner et encore moins capituler…
Je n’ai pas de pouvoirs administratifs et encore moins magiques, mais je suis simplement une Maman qui demande de l’aide, de l’aide pour que mon fils puisse grandir à son rythme dans une structure adaptée (en Loire Atlantique) car à l'heure actuelle, on n'a toujours pas de réponse pour la rentrée de septembre… Et pour ça il faudrait que les élus accordent une vraie place à cette question du handicap et de l’accompagnement de nos enfants. Et plus, nous, parents, expliquerons notre quotidien et plus nous pourrons sensibiliser autour de ce sujet qui fait peur et peut-être ainsi faire bouger les choses…
Merci d’avoir pris le temps de lire ces quelques lignes, partagez, likez si vous voulez pour continuer à sensibiliser…"