Présidentielle 2017 : Marine Le Pen (FN) et François Fillon (LR) dans la négation de leurs affaires
Par nicolas éthèvePublié le
A deux mois de la présidentielle, les deux candidats ont annoncé que les affaires en cours pour des emplois présumés fictifs ne les arrêteraient pas dans la course à l’élection suprême : François Fillon, aujourd’hui sous le coup d’une information judiciaire, avait finalement déclaré qu’il maintiendrait sa candidature, même s’il était mis en examen et Marine Le Pen refuse de se présenter aux convocations de la police jusqu’à l’issue des scrutins de la présidentielle et des législatives.
Depuis la révélation de l’affaire PenelopeGate par le Canard Enchaîné, François Fillon est la risée de la presse nationale et internationale qui n’en revient pas qu’en France un homme politique se présentant aux primaires de la droite et du centre sous le signe de la probité ne mette pas un terme à sa candidature à l’élection présidentielle.
En dépit des manifestations qui ont rythmé ses différents déplacements à grand coups de casseroles, François Fillon poursuit le cap de sa candidature, même si une information judiciaire a été ouverte ce vendredi soir par le Parquet National Financier pour des faits de "détournements de fonds publics, abus de biens sociaux et recel, trafic d’influence et manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".
Changement de stratégie toute !
Du côté de Marine Le Pen, qui n’avait pas immédiatement commenté cette affaire, sachant qu’elle et son parti en avaient plusieurs en cours, la candidate s’était finalement saisie du PenelopeGate en se faisant l’écho, dans de nombreux médias, des interrogations légitimes des Français face aux faits épinglés par le Canard Enchaîné et demandant donc en clair, au candidat Fillon, de s’expliquer.
Maintenant que la candidate du Front National se trouve convoquée par la police judiciaire française suite à la plainte de l’Olaf, aux demandes de remboursement (non régularisées) effectuées par la Commission européenne à hauteur de 300 000 euros et à la mise en examen de sa chef de cabinet, Catherine Griset, pour recel d’abus de confiance, c’est changement de stratégie toute ! Marine Le Pen refuse de répondre aux convocations de la police judiciaire jusqu’à l’issue du scrutin des législatives qui suivront en juin la présidentielle, invoquant la trêve républicaine (sic !) et reprenant la même défense que celle invoquée par François Fillon, façon copié-collé, comme le souligne cette autre vidéo de Brut :
A la décharge de François Fillon, celui-ci s’est tenu à la disposition de la justice française, tandis que Marine Le Pen, élue à Bruxelles après avoir dit non à l’Europe, mais oui aux indemnités, se prévaut aussi pour ne pas se présenter devant la justice nationale, de son immunité de… députée européenne. Paradoxes et dénis, quand ils nous tiennent !