Passager de la fin du jour de Rubens Figueiredo publié chez Books Editions

"Passager de la fin du jour" du Brésilien Rubens Figueiredo

Passager de la fin du jour de Rubens Figueiredo publié chez Books Editions est une plongée dans un Brésil méconnu qui, au-delà des clichés, est en proie à la violence sociale.

Le récit fait écho de manière troublante aux événements de ces derniers jours. La vie chère, les exclus de la croissance et de la prospérité, les défaillances des transports en commun dénoncées par les manifestants à Recife et à Rio, sont au cœur du livre. 

L’écrivain Rubens Figueiredo y décrit en effet, sur fond de tensions sociales et d'émeutes, le trajet en bus de Pedro, qui, pour rejoindre son amie, doit parcourir chaque jour les 40 kilomètres qui séparent le centre-ville de la favela. Pedro tient une petite librairie de quartier dans le centre-ville d’une métropole brésilienne. Comme chaque week-end depuis six mois, pour retrouver  Rosane, sa fiancée, il se rend en bus au quartier du Tirol, une banlieue délabrée à 40 kilomètres de la ville.

Le temps d’un voyage, alors que des rumeurs d’émeute attisent les tensions et font dévier le bus de son trajet initial, Pedro, dont les pensées vagabondent, nous livre un portrait sensible d’un Brésil méconnu.

Grâce à Rosane, il découvre un monde caché, une vie d’expédients, une violence sociale. Nous déchiffrons avec lui les tatouages des passagers, explorons leurs infirmités.

Et nous tissons le fil de son histoire: l’accident qui lui a permis d’ouvrir sa librairie ; la rencontre avec Rosane et son quartier, tombé dans la misère alors même que le Brésil prospère;  l’émeute au cours de laquelle il s’est fait broyer la cheville.

Trouvé lors de l’émeute, un livre bon marché sur le passage de Darwin dans son pays, qu’il lit par intermittence: la brutalité du monde animal et celle du monde humain se répondent.

Quand Pedro commence le récit de Darwin, alors que les passagers du bus sont encore hébétés par leur semaine de labeur, le savant observe une guêpe qui tue sans pitié une pauvre araignée. À la fin du récit, alors que la révolte gronde au dehors, l’araignée prend sa revanche et emprisonne la guêpe au centre de sa toile. Peut-être une forme d’avertissement. Les marges peuvent prendre leur revanche sur le centre, les banlieues sur la cité: l’injustice n’est pas une fatalité.