Le référendum s'est déroulé dans un contexte d'extrême violence. (Xinhua)

Les Syriens approuvent massivement la réforme constitutionnelle, selon la télévision officielle

Si l’on en croît les pouvoirs publics syriens, les électeurs se sont rendus en masse aux urnes dimanche 26 février pour approuver la réforme constitutionnelle supposée ouvrir la voie au pluralisme politique, ceci, malgré le contexte de violence.

Le "oui" aurait ainsi recueilli 89,4% des suffrages exprimés et la participation aurait été de 57,4%, a annoncé lundi 27 février la chaîne de télévision officielle. La France et la Grande Bretagne ont aussitôt réagi aux résultat annoncés, doutant fortement de leur crédibilité.

"Quand on voit le président de la chambre de l'Assemblée nationale [syrienne] sourire en votant à ce référendum", cela montre qu'il s'agit d'une "sinistre mascarade", a commenté le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. "C'est indigne, parce que en même temps des bombes sont en train de tomber sur Homs et sur d'autres villes", a-t-il jugé.

"Le vote d'hier n'a trompé personne. Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à faire feu sur les civils, ce n'est pas crédible aux yeux du monde", a déclaré de son côté le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague.

Les Etats de l'Union européenne ont par ailleurs annoncé un nouveau train de sanctions contre la Syrie, qui comprend un gel des biens de la Banque centrale syrienne en Europe et une interdiction du commerce de métaux précieux, comme l'or, réalisé par le pays.

Il est également question d’un embargo sur les vols de fret opérés par la Syrie, qui ne pourront donc plus atterrir sur le territoire européen, rapporte l’agence Reuters. Les vols de passagers ne sont pas concernés pour l’instant afin de permettre aux ressortissants étrangers de quitter le territoire.

Selon cette même source, sept nouvelles personnes vont être ajoutées à une liste de près de cent cinquante personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime syrien, qui font l'objet d'une interdiction de visa en Europe et d'un gel d'avoirs. Leurs noms seront publiés mardi.