France : inauguration en grande pompe de la Mosquée de Strasbourg
Par N.TPublié le
La Mosquée de Strasbourg a été inaugurée jeudi 27 septembre en présence du ministre de l’Intérieur et de quelque 1 200 personnalités, dont des représentants des pays donateurs et des autres religions, catholique, protestante et juive.
Le monument est implanté à moins de 2 km de la cathédrale et peut accueillir 1 500 fidèles, dans une salle de prière de 1 300 m2. C’est la plus grande de France devant la mosquée d'Evry (800 m2) près de Paris. Le bâtiment est surmonté d'un imposant dôme de cuivre de 16 mètres de diamètre, mais n'a pas de minaret.
C'est «un jalon essentiel dans l'histoire de la ville de Strasbourg et de sa diversité religieuse», a déclaré le maire de la ville, Roland Ries, cité par l’AFP.
«Ce projet a traversé pas mal d'épreuves, mais il a fini par aboutir. Les gens sont contents d'avoir un lieu digne pour prier, cela renforce notre sentiment d'appartenance totale et définitive à la communauté nationale», a commenté de son côté Saïd Aalla, président de l'association qui gère la mosquée.
Le projet de mosquée à Strasbourg, qui date de 1993, a coûté 10,5 millions d'euros, dont 26% financés par les collectivités locales, 37% par le gouvernement marocain et 13% par l'Arabie saoudite et le Koweit, selon l'AFP.
La communauté musulmane dans l'agglomération de Strasbourg compte 40 000 à 60 000 personnes, soit 8% à 12% de sa population. Les fidèles priaient jusque-là dans plusieurs salles de prières, la plupart assez discrètes.
Le message de fermeté…
Présent lors de l’inauguration, Manuel Walls, ministre de l’Intérieur, a saisi l’occasion pour transmette un message de fermeté aux fondamentalistes.
«Je n'hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l'islam et représentent une menace grave pour l'ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs», a-t-il déclaré.
«Les prédicateurs de haine, les partisans de l'obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s'en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n'ont pas leur place dans la République», a-t-il insisté.
«Ceux qui sont sur notre territoire pour défier nos lois, pour s'en prendre aux fondements de notre société n'ont pas à y rester».
«Le racisme, le fondamentalisme, ce n'est pas cela l'islam», a affirmé M. Valls, saluant «la sagesse des responsables du culte musulman» et le «discernement, la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France» après la diffusion d'un film anti-islam et la publication de caricatures de Mahomet.