Massacre de civils à Houla en Syrie : la communauté internationale constate l’horreur
Par N.TPublié le
Qui a commis le massacre dans la ville syrienne de Houla, avec l’horrible bilan d’une centaine de morts, dont 32 enfants ? Opposition et pouvoir syrien s’accusent mutuellement. Les observateurs de l’ONU confirment seulement l’usage d’artillerie. La Communauté internationale exprime des condamnations de principe.
Les victimes se comptent au quotidien parmi les civils en Syrie, malgré la présence des observateurs de l’ONU qui sont supposés surveiller le cessez-le-feu proposé par Kofi Annan entré en vigueur le 12 avril dernier. Mais le massacre commis vendredi 25 mai dans la ville de Houla est au paroxysme de l’horreur.
Le général Robert Mood, chef des observateurs de l’ONU a affirmé que ses hommes avaient compté plus de 92 morts, dont 32 enfants de moins de 10 ans, ajoutant que des équipes poursuivaient le décompte sur place, rapporte l’AFP.
Le général Mood n'a pas désigné de responsables mais a souligné que "les observateurs ont confirmé (...) l'usage d'artillerie tirée depuis des chars", selon la même source.
Selon l’Office Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), basé à Londres, les bombardements ont débuté vendredi midi à la périphérie de Houla et se sont poursuivis jusqu'à samedi à l'aube. L’opposition accuse le régime d’avoir perpétré ce massacre.
"Des groupes terroristes armés…" /h2>
De son côté, l'agence officielle Sana a accusé des "groupes terroristes armés" d'avoir "incendié et fait exploser vendredi soir des maisons (...) afin de faire croire que les forces armées syriennes bombardaient la région".
Un porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères a par ailleurs démenti dimanche l'implication de troupes gouvernementales syriennes dans le massacre.
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce massacre terroriste", a déclaré Jihad Makdessi lors d'une conférence de presse, ajoutant que le gouvernement avait créé une Commission militaire et judiciaire conjointe pour enquêter sur l'incident dont les résultats seront publiés d'ici trois jours, rapporte l’agence Xinhua.
Les condamnations se sont multipliées samedi au lendemain du massacre.
La secrétaire d'état américaine Hillary Clinton a condamné samedi l'"atrocité" du massacre affirmant que "ceux qui ont perpétré cette atrocité doivent être identifiés et doivent en rendre compte".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'émissaire Kofi Annan ont condamné "dans les termes les plus forts la mort, confirmée par les observateurs de l'ONU, de dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants" a indiqué Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban.
"Ce crime révoltant et terrible, dans lequel la force a été utilisée de manière aveugle et disproportionnée, est une violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes dans les villes et la violence quelle qu'elle soit", ont encore estimé MM. Ban et Annan, ajoutant que "les auteurs de ces crimes doivent être jugés", rapporte l’AFP.
Berlin s'est dit "horrifié et bouleversé", tandis que Paris a condamné les "atrocités" infligées aux Syriens.
« La Communauté internationale doit assumer sa responsabilité
"Je prends immédiatement des contacts pour réunir à Paris le Groupe des pays amis du peuple syrien", a annoncé le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius.
Son homologue britannique, William Hague, a souhaité "une réponse internationale forte" et annoncé son intention de demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU "dans les prochains jours".
Le Conseil de coopération du Golfe a "dénoncé le massacre commis à Houla par les forces régulières syriennes", appelant la "communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mette fin à l'effusion de sang en Syrie".
Les Emirats arabes unis ont pour leur part demandé une réunion urgente de la Ligue arabe alors qu'à Koweït, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de Syrie pour réclamer d'armer l'ASL.
L'Armée Syrienne Libre (ASL), composée de déserteurs, estime pour sa part n'être plus tenue par son engagement au plan Annan, un mois et demi après avoir accepté un cessez-le-feu prévu par ce plan.
"A moins que le Conseil de sécurité de l'ONU ne prenne des décisions d'urgence pour protéger les civils, le plan Annan ira en enfer", a affirmé l'ASL.