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Turquie : deux jeunes Françaises condamnées à 10 ans de prison pour transport de 24 kg de cannabis

Le verdict est tombé ce mardi 23 décembre 2025 à Istanbul. Deux jeunes Françaises, Ibtissem, 22 ans, et Mariam, 23 ans, ont été condamnées à dix ans de prison ferme chacune par la justice turque pour avoir transporté près de 25 kilos de cannabis depuis la Thaïlande. Les deux jeunes femmes, qui avaient été arrêtées lors d'une escale à l'aéroport d'Istanbul le 28 février dernier, affirment avoir été manipulées et ignoraient le contenu de leurs valises. Elles devront également s'acquitter d'une amende de 100 000 livres turques, soit environ 1 990 euros.

L'affaire remonte au début de l'année 2025. Les deux Françaises effectuaient un voyage entre Bangkok, en Thaïlande, et la Belgique avec une escale prévue à Istanbul. C'est lors du contrôle douanier à l'aéroport international de la métropole turque que les agents ont découvert la cargaison illicite : deux valises contenant chacune environ 12 kilos de cannabis, soit un total de près de 25 kilos de stupéfiants.

Depuis leur arrestation, Ibtissem et Mariam n'ont cessé de clamer leur innocence, affirmant avoir été victimes d'une manipulation orchestrée par des connaissances. Lors de la première audience de leur procès en septembre dernier, elles avaient expliqué aux juges qu'un ami prénommé Taeric O. et un complice leur avaient confié ces deux valises à Bangkok, leur demandant de les remettre à la mère de Taeric une fois arrivées en Belgique. Les deux jeunes femmes assurent n'avoir jamais su ni même soupçonné que ces bagages contenaient de la drogue.

Une peine lourde mais qui aurait pu être plus sévère

Malgré cette ligne de défense, le tribunal turc a estimé leur culpabilité établie et les a condamnées à dix années d'emprisonnement. Une peine sévère, mais qui aurait pu être bien plus lourde selon leurs avocats. En effet, le juge a retenu la qualification de « transport de drogue » plutôt que celle de « commerce de stupéfiants », qui les aurait exposées à une sanction encore plus importante. En Turquie, pays de transit majeur pour les stupéfiants entre l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe, la législation antidrogue est particulièrement stricte : le trafic de cannabis est punissable de vingt ans de détention, celui de cocaïne de trente ans minimum.

Les deux jeunes femmes sont détenues depuis maintenant dix mois à la prison de Silivri, située à l'ouest d'Istanbul. Cet établissement pénitentiaire, l'un des plus grands de Turquie, est connu pour accueillir des détenus étrangers ainsi que des prisonniers politiques. Les conditions de détention y sont décrites comme particulièrement difficiles par les organisations de défense des droits humains.

Pour les avocats des deux Françaises, le combat judiciaire n'est pas terminé. « L'objectif est maintenant d'obtenir leur transfert vers une prison française », a indiqué l'un des conseils à l'issue du verdict. Cette procédure de transfèrement, encadrée par des conventions internationales, permettrait aux deux détenues de purger le reste de leur peine dans un établissement hexagonal, plus proche de leurs familles et dans de meilleures conditions.

Cette affaire met en lumière le phénomène des « mules », ces personnes utilisées par les réseaux de trafiquants pour transporter de la drogue à travers les frontières internationales. Souvent recrutées parmi des populations vulnérables ou naïves, ces passeurs de drogue peuvent être attirés par la promesse d'argent facile ou, comme l'affirment Ibtissem et Mariam, être manipulés sans même avoir conscience de participer à un trafic. Les aéroports internationaux constituent des points de contrôle stratégiques où de nombreuses arrestations de ce type sont effectuées chaque année.

Le ministère français des Affaires étrangères, qui suit le dossier via son service de protection des Français à l'étranger, n'a pas commenté publiquement la condamnation. Les familles des deux jeunes femmes espèrent désormais que les démarches diplomatiques permettront d'accélérer leur transfert vers la France, où elles pourraient bénéficier de remises de peine selon les règles de droit français.

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