Mohamed Merah a été inhumé à Corbarrieu près de Toulouse, après le refus de l'Algérie
Par N.TPublié le
Retournement inattendu : après avoir laissé entendre que le « tueur au scooter » pouvait être enterré dans la ville de résidence de son père, à Médéa, les autorités algériennes ont finalement exprimé leur opposition.
Selon l’AFP, le représentant de la mosquée de Paris a annoncé qu'il a été "chargé par la famille d'organiser les funérailles dans les 24 heures en France en accord avec les autorités, parce que l'Algérie a refusé d'accueillir le corps de Mohamed Merah en invoquant des raisons de sécurité."
Selon Le Figaro, l’enterrement de Mohamed Merah devait avoir lieu jeudi 29 mars à 17 heures au cimetière de Cornebarrieu, à 5 kilomètres de Toulouse, dans l’un des trois carrés musulmans de ce cimetière de 40 hectares. Le maire de Toulouse a cependant demandé au préfet de Région de différer l'inhumation de 24 heures et à interpellé l'Etat à ce sujet.
«Il était Français, qu'il soit enterré et qu'on ne fasse pas de polémique avec ça», a déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé sur BFMTV, en marge d'un déplacement de campagne dans l'Hérault.
À la mairie, on prépare le dispositif avec la préfecture. «Il est né à Toulouse c’est un citoyen comme les autres, il a droit à une sépulture comme tout le monde » dit-on dans l’entourage du maire, rapporte Le Figaro.
La décision algérienne reste entourée de confusion. On sait seulement qu’elle a été prise mercredi après midi par les hautes autorités du pays, affirment les médias locaux.
Ne pas donner du grain à moudre aux intégristes islamistes
Cette décision est toutefois « inédite dans l’histoire du pays », note le journal en ligne TSA, relevant que « jusque-là, hormis les harkis, aucun Algérien ne s’est vu refuser le droit d’être enterré sur le sol de son pays. Même les terroristes les plus sanguinaires du GIA et du GSPC ont eu droit à un enterrement en Algérie ».
La publication mercredi 28 mars de l’interview du père de Mohamed Merah par le quotidien Echourouk, porte-parole de l’intégrisme islamiste, serait à l’origine de la volte-face dans l’attitude des autorités algériennes.
Celles-ci ne veulent apparemment pas donner du grain à moudre à cette mouvance, qui plus est dans un contexte de campagne électorale pour les législatives. Les islamistes n’auraient sans doute eu aucun scrupule à exploiter l’évènement, transformant «le tueur au scooter» comme héros d’Al-Qaida abattu par l’ancienne puissance coloniale.
La décision de l’Algérie a enfin le mérite de mettre la France devant ses responsabilités, face à la violence de sa société qui peut aussi produire des monstres du gabarit de Mohamed Merah.
Mise à jour du 29 mars, à 22h30 : Mohamed Merah a été mis en terre dans la plus grande discrétion, jeudi, dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, dans la banlieue de Toulouse, a rapporté l'AFP. Programmées jeudi après-midi à 17h à Cornebarrieu, les obsèques de Mohamed Merah avaient subi un nouveau contretemps quand le maire socialiste de Toulouse, Pierre Cohen, avait annoncé les reporter de 24 heures après s'être tourné vers l’État pour qu'il trouve une autre solution, Pierre Cohen ne voulant pas enterrer Mohamed Merah sur le territoire de sa commune, devenu le triste théâtre du tueur fou au scooter. Un accord a finalement été trouvé entre toutes les parties prenantes de cette sordide affaire.