Les inspecteurs de l'ONU sont présents en Syrie pour enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques. (Xinhua)

La Syrie demande à l'ONU d'enquêter sur trois autres attaques à l'arme chimique

Le gouvernement syrien a demandé hier à l'Organisation des Nations Unies (ONU) d'enquêter sur trois attaques présumées à l'arme chimique lancées par les rebelles dans les banlieues de Damas la semaine dernière, a annoncé l'ambassadeur syrien auprès de l'ONU.

"Je viens d'adresser au nom de mon gouvernement une lettre au secrétaire général des Nations Unies et à la fois au président du Conseil de Sécurité", a indiqué Bachar Ja'afari, représentant permanent de la Syrie auprès de l'ONU.

"La lettre concerne une demande du gouvernement syrien au secrétaire général de mandater immédiatement l'équipe d'enquête actuellement présente à Damas pour enquêter sur trois incidents atroces qui ont eu lieu les 22, 24 et 25 août en banlieue de Damas", a poursuivi M. Ja'afari.

L'ambassadeur syrien a affirmé que des soldats syriens avaient respiré un gaz toxique à cause de l'utilisation par "des groupes terroristes" de produits chimiques similaires au gaz sarin.

Des dizaines de soldats syriens sont actuellement en train d'être soignés à l'hôpital à la suite de ces incidents, a-t-il ajouté.

 

L'ONU disposée à enquêter « si nécessaire »

Farhan Haq, porte-parole associé du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a confirmé mercredi que les Nations Unies avaient reçu une lettre de la part du gouvernement syrien demandant d'étendre la portée de l'enquête, mais que l'ONU n'y avait pas encore répondu.

"L'équipe (d'enquête sur l'usage des armes chimiques) a la capacité d'enquêter sur d'autres incidents si nécessaire", a affirmé M. Haq, avant d'ajouter que les trois incidents feraient l'objet d'enquêtes "en temps voulu".

Le 21 août, l'opposition syrienne a déclaré que quelque 1300 personnes ont été tuées dans une attaque à l'arme chimique lancée par l'armée gouvernementale contre les bastions des rebelles en banlieue de Damas. Le gouvernement syrien a fermement démenti l'allégation.

L'équipe des inspecteurs de l'ONU, dirigée par le scientifique suédois Ake Sellström, qui est arrivée en Syrie le 18 août, a été initialement mandatée pour enquêter sur l'usage présumé des armes chimiques dans la ville de Khan al-Assal, située dans le nord du pays, et sur d'autres sites non divulgués.

Néanmoins, la priorité des inspecteurs onusiens était pour le moment d'enquêter sur l'incident du 21 août dans la banlieue d'al-Ghouta près de Damas qui aurait impliqué l'utilisation d'armes chimiques. De plus, il est prévu que l'équipe d'inspecteurs quitte la Syrie d'ici samedi matin, ce qui laisse peu de temps pour l'ouverture d'un nouveau champ d'investigation. 

Le président américain Barack Obama a déclaré mercredi que Washington envisageait d'une "approche limitée, sur-mesure" contre le gouvernement syrien comme une sanction et un avertissement pour avoir employé des armes interdites.