Le vote du parlement britannique, contre une intervention militaire en Syrie, s'est tenu après des heures de débats intenses. (D R)

Syrie : Le parlement britannique vote contre une intervention militaire

La Chambre des Communes britannique a voté hier contre la motion gouvernementale sur une action militaire contre la Syrie à l'issue de huit heures de débat intense. L'éventuelle coalition occidentale pour une intervention armée semble difficile à constituer. 

La motion, appelant à "une réponse humanitaire ferme de la part de la communauté internationale" qui implique une action militaire, a été rejetée par 285 députés contre 272.

Après le vote, le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé qu'il était clair que "le parlement britannique, représentant les opinions du peuple britannique, ne veut pas d'intervention militaire britannique. J'en prends note, et le gouvernement agira en conséquence".

Néanmoins, le vote n'étant pas contraignant, le président du Parti Travailliste (opposition) a appelé le Premier ministre à confirmer qu'il n'utiliserait pas la prérogative royale pour ordonner au Royaume-Uni de prendre part à une action militaire avant un autre vote au parlement.

"Je peux vous le garantir", a affirmé M. Cameron, soulignant toutefois qu'il croit fermement à "la nécessité de répondre fermement à l'usage d'armes chimiques".

Le Royaume-Uni fait face à une grande divergence interne concernant une intervention militaire en Syrie. Les sondages montrent que 50% de la population s'opposent aux attaques de tirs de missile, 40% sont contre toute forme d'implication britannique, et 25% appuieraient une frappe de missiles en Syrie.

 

Vers une action unilatérale des USA ?

Ce vote du parlement britannique est un revers pour une éventuelle coalition occidentale, en voie de se former pour une intervention armée. Il s'accompagne d'une annonce de l'Allemagne, qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Guido Xesterwelle, a indiqué aujourd'hui que son pays ne prendrait pas part à une attaque contre le régime de Bachar Al-Assad.

Les USA et la France, qui tenaient jusqu'à présent un discours tranché, et envisageaient une opération militaire prochaine, risquent de devoir reconsidérer leur position.

L'intervention, qui s'annonçait imminente, est peut-être devenue moins urgente. Hier déjà, le président français François Hollande, avait mis un bémol à ses propos musclés des derniers jours, pour donner priorité à « une solution politique » en Syrie.

En France, le débat au parlement est convoqué pour le 4 septembre, et la classe politique, à gauche comme à droite, est très divisée sur la conduite à tenir.

Quant aux Etats-Unis, suite au vote britannique, ils ont déjà fait savoir aujourd'hui qu'ils étaient prêts à recourir à une action unilatérale. Le président Obama, face aux réticences éventuelles des Démocrates comme des Républicains, n'envisagerait d'ailleurs pas de soumettre la décision au vote du Congrès.