Ils étaient 50.000 manifestants, selon le Front de Gauche... (DR)

France : la gauche radicale hausse le ton, des milliers de manifestants contre l’austérité

Des milliers de manifestants ont marché dimanche 30 septembre dans Paris pour dénoncer la politique d’austérité. Militants du Front de Gauche, du PCF, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), de l’organisation Attac et de certains syndicats ont défilé de la place de la Nation à la place d’Italie.

«Ce jour est le jour où le peuple français entre en mouvement contre la politique d'austérité», a lancé Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, insistant sur la présence à ses côtés d'élus européens de gauche radicale, venus notamment d'Espagne et du Portugal, rapporte l’AFP.

Selon lui, il ne s’agit pas d’un rassemblement d’opposition au gouvernement. «C'est une manifestation d'opposition aux politiques d'austérité», a-t-il insisté, devant les journalistes.

Olivier Besancenot du NPA a été en revanche plus direct, estimant «qu’il faut assumer un statut d'opposant politique à la gauche du gouvernement». «Il était temps que la rue se réinvite un peu et se fasse entendre contre la politique du gouvernement», a-t-il dit, selon l’AFP.

"Mener la guerre à la finance…"

De son côté, le leader communiste Pierre Laurent voit dans cette manifestation « un point de départ ». «Cela commence aujourd'hui et ça va continuer dans les semaines à venir», a-t-il dit décrivant un mouvement destiné à «donner du courage à la gauche pour mener la guerre à la finance».

Dans le cortège, de nombreuses militantes féministes marchaient derrière une banderole «Femmes en lutte contre l'austérité et la précarité pour une Europe solidaire».

Christiane Marty (Attac, fondation Copernic) a rappelé que les femmes étaient les premières victimes de l'austérité, «structurellement plus nombreuses chez les plus précaires».

Les socialistes au gouvernement ont timidement réagi par la voix du ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, sur Europe 1. Ceux qui appellent à manifester «commettent une erreur de fond», a-t-il estimé. Selon lui, ratifier le traité européen reprenant la «règle d'or» budgétaire «est nécessaire pour renforcer la parole de la France affaiblie» lors du précédent quinquennat.