Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés, le 27 octobre 2005, dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés... (DR)

France : la Justice veut faire la lumière sur la mort en 2005 de Zyed et Bouna

La Cour de cassation a annulé mercredi 31 octobre le non-lieu qui avait été prononcé en faveur de deux policiers dans l'enquête sur la mort des adolescents Zyed et Bouna en 2005 à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après une course-poursuite avec les forces de l'ordre.

La cour ouvre ainsi la voie à tenue fort probable du procès tant souhaité par les familles.

En octobre 2010, deux policiers avaient été renvoyés par les juges d'instruction devant le tribunal correctionnel pour «non assistance à personne en danger», mais le parquet de Bobigny avait fait appel.

Suivant les réquisitions du parquet général qui estimait que les deux policiers n'avaient pas eu connaissance de la réalité du danger, la cour d'appel de Paris avait prononcé un non-lieu en avril 2011.

Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés, le 27 octobre 2005, dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés. Leur mort avait déclenché des violences urbaines qui s'étaient étendues à l'ensemble des banlieues françaises.

«Un évènement, un grand jour… »

«Je suis très fier de la justice française», a déclaré l'avocat des familles des deux jeunes, Me Jean-Pierre Mignard, saluant une décision «historique».

Son confrère devant la Cour de cassation, Me Patrice Spinosi, s'est félicité d'une «grande décision». «C'est un événement, un grand jour», s'est réjoui Siyakha Traoré, frère aîné de Bouna.

«Je suis soulagé, maintenant on va aller de l'avant. J'attends des explications, que tout le monde soit entendu et que la justice fasse son travail», a-t-il ajouté, remerciant «tous ceux qui nous ont accompagnés dans ce combat».

«J'espérais, pour moi ils ne sont pas morts pour rien, on doit leur rendre justice», a-t-il ajouté. Le maire de la commune, Olivier Klein (PS), a lui salué une décision «rassurante et courageuse», qui «donne confiance en la justice», espérant qu'un procès «puisse se tenir dans des délais raisonnables».