Tribunal de Tanger a finalement condamné les criminels qui agressaient au nom de la Charia

Maroc : un gang raquette des femmes pour promouvoir la vertu et prévenir le vice

Retour sur l'affaire des cinq suspects criminels incarcérés la semaine dernière à Tanger. Ils ont finalement écopé d'une condamnation pour activité terroriste. Le 23 décembre dernier, les individus ont été interpellés par la police dans le cadre d'une enquête concernant un groupe qui sévissait à Tanger. C'est à coup de couteaux et de bâtons qu'ils s'en prenaient au femmes non voilées dans la rue. 
 

Ils justifiaient leurs actes par la religion 

 
Des opérations punitives étaient menées à l'encontre de femmes "non couvertes". Accusées d'apostasies, elles étaient spoliées de l'ensemble de ce qu'elles possédaient. Deux frères, connus pour fanatisme religieux, étaient à la tête du réseau de criminels de Beni Makada (un quartier défavorisé de Tanger). 
 
Le groupe arrêtait des femmes non voilées pour les questionner sur la manière de faire les ablutions, et la prière. Celles qui n'étaient pas capables de répondre étaient sur le champs chatiées et dépossédées de leur vêtements, argent, téléphones portables et sacs à main. Les criminels n'hésitaient pas, toujours au nom de la vertu, à battre leur victimes à coup de bâton et à les menacer avec des couteaux.
 
"Ils m'ont arrêtée. Ils portaient de légères barbes. Ils m'ont frappée avec leurs bâtons en me demandant de leur remettre mon argent et mes bijoux..."Ils me crachaient au visage en hurlant "Vile démone, que Dieu te damne... Que sont ces vêtements scandaleux... Couvre-toi". Raconte une étudiante qui a porté plainte auprès de la police judiciaire de Tanger.
 
Abdelbari Zemzami, président de l'Association marocaine de jurisprudence, a commenté les faits sur le site el Magharibia. "C'est un comportement honteux qui sème la peur dans la communauté, et personne n'a le droit d'arrêter les gens, hommes ou femmes, pour leur poser des questions sur leurs relations avec leur Seigneur", explique-t-il.
 
"La prière et le code vestimentaire sont des affaires personnelles, et seul Dieu a le droit d'interroger son peuple sur les raisons d'une négligence des devoirs religieux et sur les questions relatives au culte et aux devoirs envers le Tout-Puissant", ajoute-t-il.