Célébration de la fête juive de Hanoukka à l’Elysée : la laïcité à la trappe
Par assiaPublié le
La première bougie de Hanoukka allumée par le grand rabbin de France, Haïm Korsia, lors d'une cérémonie à l'Élysée en présence du président Emmanuel Macron, a suscité un vif débat sur la laïcité. Les images de l'événement, partagées sur les médias sociaux par le rabbin Mendel Samama le soir du 7 décembre, ont entraîné une vague de critiques arguant que cet acte violait la séparation de l'église et de l'État.
Cette soirée, qui se déroulait dans le cadre d'un rassemblement organisé par la Conférence européenne des rabbins, a vu le président Macron recevoir le prix Lord Jacobovits en reconnaissance de son engagement contre l'antisémitisme.
Au cours de cette réunion, le rituel de l'allumage de bougie a eu lieu, ce qui a provoqué le mécontentement de certaines figures politiques, y compris le président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, qui a qualifié l'acte d'inapproprié pour le symbole de la république qu'est l'Élysée.
La Première ministre Elisabeth Borne a pris une position différente, voyant dans cet acte un geste de soutien envers la communauté juive face à la montée de l'antisémitisme, expliquant que la laïcité ne devrait pas interdire l'expression des croyances religieuses.
Une atteinte aux valeurs républicaines
Des voix se sont élevées à gauche, dont le député Jérôme Guedj, la présidente de région Carole Delga et le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, tous ont évoqué une violation des principes républicains.
Laurence Rossignol, sénatrice du Parti socialiste, et David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes, ont également exprimé leur désaccord avec la tenue d'une célébration religieuse dans un lieu républicain tel que l'Elysée.
La députée du Rassemblement national, Laure Lavalette, a suggéré que cet événement était une tentative de compensation de l'absence du président à une marche contre l'antisémitisme, tandis que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réaffirmé le respect des diverses confessions par l'État, en déclarant que la laïcité ne signifie pas le déni des religions.