Le Département de l'Hérault avec les Sanofi !
Par nicolas éthèvePublié le
En lutte contre les suppressions de postes massives annoncés depuis le 5 juillet par les dirigeants du groupe pharmaceutique du CAC 40, les salariés de Sanofi ont organisé aujourd'hui une action nationale à Montpellier (Hérault), Toulouse (Haute-Garonne) et Vitry-sur-Seine (Val-de Marne).
Dans la capitale régionale du Languedoc-Roussillon, où ils étaient 280, selon la police, et 500 selon la CGT, l'intersyndicale de Sanofi a été reçue par des élus du Conseil général de l'Hérault qui représentait leur Président, André Vezinhet (PS), en déplacement à Metz au 82ème Congrès de l’Assemblée des Départements de France (ADF). Ouvert hier pour se poursuivre jusqu'à demain, ce Congrès de l'ADF a d'ailleurs réitéré son soutien total aux salariés de l’entreprise menacés de coupes sombres dans leurs effectifs, soit 200 licenciements sur les 1200 salariés du seul site montpelliérain, selon les organisations syndicales.
Un appel lancé au gouvernement
A Montpellier, justement, l'intersyndicale a été reçue par quatre élus. Il s'agissait des socialistes Jean Arcas (vice-président du Conseil général de l'Hérault délégué aux Ressources Humaines), Christian Bénézis (vice-président délégué à la santé, la prévention, la jeunesse, aux sports, aux loisirs et au bien vieillir) et Michel Guibal (conseiller général du canton de Montpellier 1). Ainsi que du président du groupe communiste au Conseil général de l'Hérault, François Liberti (vice-président, délégué à la politique de protection de l'enfance et de la famille).
A l'issue de cette rencontre, les conseillers généraux se sont adressés aux salariés, rassemblés devant l’Hôtel du Département, pour leur réaffirmer par la bouche de Christian Bénézis, et au nom d’André Vezinhet, que « depuis l’annonce du plan de restructuration, le Conseil général a toujours été aux côtés des salariés ». Pour défendre deux choses essentielles, rapporte un communiqué de presse du Département : « les emplois » et « ce pôle de recherche si précieux pour Montpellier, pour toute la région », ainsi que « l’avenir même de la santé publique ».
Lors de la dernière session publique du Conseil général de l'Hérault, ses élus avaient « d’ailleurs voté à l‘unanimité une motion présentée par le Groupe communiste et le Groupe Majoritaire Socialistes et Apparentés sur le plan social annoncé par le groupe Sanofi, rappelle le communiqué. Dans cette motion, les élus demandent au gouvernement et au Ministre du Redressement Productif d’intervenir pour contraindre les dirigeants de Sanofi à reconsidérer l’orientation stratégique qu’ils ont définie et que soit élaborée une loi sur l’interdiction des licenciements boursiers dont usent des entreprises en parfaite situation financière dans le but de maximiser ses profits et les dividendes versés. En outre, l’Assemblée appelle l’ensemble des élus et la population à soutenir la lutte des salariés et appuie les initiatives pour élaborer des alternatives sérieuses aux décisions en cours ».
François Liberti (PCF) : « Nous sommes avec vous »
Après cette prise de parole de Christian Bénézis, François Liberti s'est exprimé pour s'indigner des « 200 à 500 postes » menacés par le plan de restructuration de Sanofi qui verrait « la disparition d’un secteur de recherche de grande qualité », avant de dénoncer « l’augmentation des dividendes des actionnaires de 35 % à 50% des bénéfices enregistrés », une « augmentation » qui « correspond à la masse salariale du secteur recherche du site de Montpellier, site que la Direction souhaite supprimer », ajoute le communiqué, conclu par ces mots du communiste : « Nous sommes avec vous pour lutter contre ces mesures qui sacrifieraient la recherche et tous les chercheurs français reconnus mondialement ».
Des mots, des mots, des mots, diront certains salariés menacés dans leur travail et dans leur vie par le grand rouleau compresseur de ce groupe du CAC 40, lancé maintenant depuis près de trois mois. Mais des mots et des actes bienvenus, alors que les Sanofi attendent toujours plus de signatures sur leur pétition à remettre au directeur général de leur groupe. A ce jour, près de 7000 personnes y ont apposé leur signature pour défendre leur activité. Mais ils ont besoin de plus. Ils se sont même mis sur Facebook pour défendre leur cause, où ils y attendent votre solidarité !