Les deux journalistes ont péri sous les bombardements à Homs.

La mort de deux journalistes en Syrie : le pouvoir pointé du doigt

Le pouvoir syrien est directement mis en cause, suite à la mort des deux journalistes sous les bombardements dans la ville de Homs. Marie Colvin, 56 ans, grand reporter pour le Sunday Times, et le photographe français Rémi Ochlik, ont été tués dans le quartier de Baba Amro, où les pilonnages ont fait des centaines de morts civils, depuis le 4 février.

Selon le ministre Française de la culture, Frédéric Mitterrand, les deux journalistes tués "ont en plus été poursuivis alors qu'ils essayaient d'échapper aux bombardements".

Trois ou quatre autres journalistes étrangers ont été blessés, selon l’opposition syrienne. Parmi eux, la Française Edith Bouvier reporter au Figaro, a confirmé ce denier. Selon des sources concordantes, qui s’appuient sur des témoignages d’opposants au régime, l’armée aurait directement ciblé le centre de presse des rebelles dans le quartier de Baba Amro.

"La France tient les autorités syriennes pour responsables et comptables de la vie de nos ressortissants et de nos blessés", a accusé le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, dans une déclaration à la presse.

"Face à l'urgence de la situation, le régime de Damas nous doit une réponse, et il sera comptable de ses actes", a exigé le ministre.

"Je demande solennellement au gouvernement syrien l'arrêt immédiat des attaques et le respect des obligations humanitaires qui s'imposent à lui, qu'il s'agisse des journalistes, bien sûr, ou de l'ensemble de la population civile syrienne", a-t-il ajouté.

Le ministère britannique des affaires étrangères a également réagi, convoquant l'ambassadeur syrien à Londres pour lui faire part de son "horreur" face aux violences dans la ville de Homs. Dans un communiqué, le Foreign Office a précisé que la discussion avait d'abord porté sur la mort des deux journalistes, rapporte l’agence Reuters.

Le quotidien britannique le Daily Telegraph évoque de son côté l’interception de communications syriennes par les services de renseignement libanais qui prouverait que l’armée était disposée à neutraliser les journalistes étrangers présents à Homs. Avant le bombardement, les militaires syriens se seraient même interrogés sur la version officielle à donner concernant la mort des deux journalistes, selon le journal.