le sultan Recep Tayyip Erdogan... (DR)

Turquie : libération de l'adolescent de 16 ans jeté au cachot pour « insulte au président »

Par N.T

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Un lycéen turc de 16 ans a été a arrêté et inculpé "d’insulte au président", rapportent, mercredi 25 décembre, les médias locaux. Le code pénal turc interdit toute insulte contre le président, a-t-on expliqué.

Le mineur a osé s’exprimer en public, pointer du doigt le régime islamo-conservateur, parler de corruption lors d'une cérémonie à la mémoire d'un jeune instituteur laïc tué par des islamistes en 1930, précise la chaîne CNN-Türk.

Le lycéen qui s’exprimait en fait au nom d’un groupe informel constitué sur Facebook, a été aussitôt interpellé par la police et présenté devant un juge. Il a ensuite été rapidement inculpé et écroué et risque désormais jusqu’à 4 ans de prison.

La décision de justice a été saluée par le Premier ministre Ahmet Davutoglu. « Tout le monde doit faire preuve de respect à l'égard de la fonction de président », a-t-il répondu à la presse.

« Les régimes qui s'emparent d'enfants dans des classes d'école et les jettent en prison sont des régimes fascistes », a dénoncé pour sa part Riza Türmen, député de l'opposition et ex-juge de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Libération de l'adolescent en attendant un éventuel procès

Le jeune homme, Mehmet Emin Altunses a finalement été libéré vendredi suite à une requête déposée par ses avocats qui réclamaient qu'il puisse comparaître comme prévenu libre à son éventuel procès. Devant ses parents et les nombreux journalistes qui l'attendaient à la sortie de prison, le jeune adoloescent a voulu afficher sa détermination à continuer à dénoncer l'actuel régime. "Pas question de faire marche arrière, nous allons continuer sur cette voie", leur a-t-il déclaré. 
 
Il risque jusqu'à quatre ans de prison si le ministère de la Justice décide qu'il y a lieu de le poursuivre pour les faits qui lui sont reprochés.
 
Son cas a fait la Une de la presse et sa mère s'est dite "choquée par l'arrestation (de son fils) comme s'il était un terroriste armé". "Ce n'est qu'un enfant, sa place est à l'école et non en prison", a dit Nazmiye Gök, une cuisinière au chômage, au journal Hürriyet