Après le cri du cœur, un peu de soulagement avant la rentrée pour la mère de Gabin
Par nicolas éthèvePublié le
Vous vous souvenez du cri du cœur de la mère de Gabin ? Son coup de gueule lancé sur Facebook contre les perspectives de non scolarisation de son fils en CP cette rentrée de septembre 2015, a été partagé près de 150 000 fois à ce jour.
Aujourd'hui, Astrid Willemet annonce et commente sur la page communautaire Pour Gabin et tous les autres, la bonne nouvelle de la scolarisation de son fils en brossant le tableau imparfait de ce parcours du combattant. Médiaterranée publie ici ce texte en intégralité.
Des nouvelles de la rentrée de Gabin !
« Gabin était, jusqu’à cette année, scolarisé 12h par semaine accompagné d’une AVSI (Auxiliaire de Vie Scolaire Individualisée) dans une (super !) école maternelle en classe de Moyenne Section. Il y était très bien intégré. Le reste du temps il était gardé à domicile avec des accompagnateurs (Handisup), heures d’accompagnement financées sur décision de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).
C’était super pour Gabin. Il y avait trouvé son équilibre, malgré un emploi du temps chargé ! C’était un peu plus compliqué pour nous, ses parents, en terme d’organisation mais comme il progressait et s’épanouissait, et bien, comme beaucoup de parents, on s’adaptait !
Quand votre enfant «autrement» est scolarisé en milieu ordinaire vous avez des réunions ESS (Équipe de Suivi de Scolarité) deux fois par an en moyenne. En décembre dernier, lors d’une de ces réunions, il a été conclu une orientation en IME (Institut Médico Éducatif).
Parce que Gabin a eu 6 ans, parce qu’à 6 ans c’est la scolarisation obligatoire et quand on ne peut pas rentrer en CP comme ses petits copains de son âge (et que vous ne voulez pas non plus faire le forcing pour ne pas que votre enfant se retrouve en difficultés et donc en échec scolaire) et ben, comment dire, c’est un peu le néant… D’où mon appel du 20 juin dernier…
Parce que les options en France, quand on a 6 ans et un petit côté "autrement", c’est ça :
- CP Classique : Pas possible… Bon ça, pas de surprise, on le savait !
- CP avec une AVSI : Sauf que pour Gabin, trop de retards dans ses apprentissages… Ça aussi on le savait…
- CLIS (Classe d’Inclusion Scolaire) : Gabin n’est pas suffisamment autonome, cela nécessite également de pouvoir rester 1/2h concentré sur un exercice dirigé et Gabin aurait besoin de la présence d’une AVSI à ses côtés. Et cette disposition n’est à ce jour pas possible en Loire Atlantique (mais cette option a été abordée avec Madame La Sénatrice Michelle MEUNIER lors de notre entrevue). Ça, on aurait bien aimé…
- IME : Seule solution possible proposée pour Gabin et qui signifie donc une sortie du système scolaire ordinaire et les places sont rares…L’IME est un choix par défaut pour son Papa et moi. Non pas que nous soyons contre les IME, mais parce que cette option ne nous semble pas adaptée pour Gabin, et parce que maintenir notre enfant en milieu ordinaire a toujours été notre leitmotiv (et aussi parce que ça c’est toujours bien passé).
L’idéal serait une solution intermédiaire comme ces Unités d’Enseignements Spécialisés mais pour des enfants de primaire (exemple d’une structure comme celle ci mais pour les enfants de maternelle :http://www.adapei44a.fr/…/mediat…/pdf/Unite-enseignement.pdf)
Alors quelles autres possibilités ?
Déscolariser notre fils et mettre en place un accompagnement à domicile avec des méthodes de type SonRise ? S’arrêter de travailler et garder Gabin à domicile ? Déménager en Belgique pour le scolariser dans un établissement avec des classes adaptées même en primaire ? On y a pensé c’est sûr, mais toutes ces possibilités sont difficilement concevables (on est en garde alternée et en plus d’un point de vue financier et psychologique, pas vraiment envisageable)…
Qu’en est-il alors ?
Mi Juillet, suite à la conclusion de la commission de la MDPH et en l’absence d’une proposition de place en IME, l’enseignante référente de la MDPH proposait de maintenir Gabin en Grande Section dans son école avec son AVSI pour une scolarisation équivalente à 12h par semaine. Le reste du temps Gabin aurait été gardé à domicile par un accompagnateur (avec ses différents rendez vous orthophoniste, psychomotricien…etc.) comme l’année dernière.
(Cela montre aussi que la loi de 2005 sur le Handicap, c’est super, mais la plupart du temps nos enfants sont accueillis sur des temps partiels et quand vous travaillez… Bah… Comment dire… Ça nécessite une sacrée organisation… ou des moyens ! Mais ça c’est un autre débat !)Donc je continue.
Fin Juillet, un IME, que nous avions contacté dans la liste de ces conseillers, nous a informés qu’il pouvait accueillir Gabin dès le 02 septembre prochain, plusieurs places pour des petits s’étant libérées dans leur établissement.
En conclusion…
Nous sommes soulagés que Gabin ne soit pas sans solution pour septembre, qu’il puisse faire sa rentrée comme tout autre enfant et que l’IME dans lequel il va continuer à grandir et apprendre soit celui-ci.
Bien sûr on ne peut pas et on ne veut pas nous plaindre car il y a deux mois nous n’avions rien et que de nombreuses familles sont sans solution.
L’idéal pour Gabin aurait été une option intermédiaire mais cette solution n’existe pas (encore!) en France.
Nous souhaitons que l’IME soit une vraie passerelle pour un retour en milieu scolaire ordinaire, si cela est possible bien entendu. Et pour justement garder un pied en milieu ordinaire, Gabin est inscrit au centre de loisirs et on va essayer également d’adapter les heures de garde du soir après l’IME (dans une école ordinaire en périscolaire, avec un accompagnateur).On ne connaît pas les capacités de Gabin, pas de diagnostic ça a du bon parfois, ça laisse un champ de possibilités immense ! Mais ça, ça vaut aussi pour tous les autres enfants, diagnostic ou pas diagnostic, autrement ou pas !
Et quoi qu’il arrive, on continuera à se battre à côté de lui comme on le fait depuis qu’il a pointé le bout de son nez, pour l’aider à aller au maximum de ses capacités. L’aider à grandir, s’épanouir et à être autonome.
Merci à vous tous pour votre soutien, une pensée à tous vos enfants qui se préparent pour la rentrée mais surtout une énorme pensée à tous ces enfants sans solution pour septembre.
Ensemble continuons à communiquer en espérant que nos voix fassent échos pour que des solutions plus adaptées et plus nombreuses soient proposées à nos enfants «autrement» petits et grands. »