Edito: après plus de 20.000 morts à Gaza, la chasse au Hamas, alibi d’un génocide
Par N.TPublié le
« Éliminer le Hamas », dit-on? Les frappes israéliennes ont plutôt décimé plus de 20 057 personnes à Gaza et plus de 300 en Cisjordanie occupée, 53 320 autres ont été blessés, des milliers sont ensevelis sous les décombres, plus de 1,9 millions d'habitants ont été déplacés sur une population de 2,3 millions. Les soldats multiplient les rafles, arrêtent des centaines d’hommes et d’adolescents, leur font subir des sévices et des actes d’humiliations. Plus d'un demi-million de personnes – un quart de la population – meurent de faim, selon un récent rapport des Nations Unies, tandis que les autorités israéliennes empêchent l’acheminement de l’aide.
Rendu sur les ruines de Gaza, Nétanyahu a promis une « intensification » des combats. Celui qui est devenu un criminel de guerre hors catégorie confirme en fait sa volonté d’extermination des Gazaouis et de destruction de toutes les constructions et infrastructures de l’enclave.
Il y a là , tout compte fait, bel et bien une intention et un plan. Le programme est dressé: les soldats missionnés pour tuer à l’aveugle se doivent de traquer les survivants, de les cantonner sur une portion de territoire, la plus petite qui soit, pour achever la sale besogne.
A l’image des épisodes les plus barbares…
Comment ne pas qualifier ces faits de génocide ? Vous allez vite en besogne, répondent juristes méticuleux jusqu’au ridicule, politiciens malhonnêtes prompts à afficher leur frilosité dès qu’il est question d’Israël, cette grande « démocratie ». Ce mot est tabou, il est complètement absent des commentaires des « invités » sur les plateaux télé des chaînes françaises, en réalité des personnalités triées sur le volet, dont on est sûr qu’elles ne feront qu’effleurer l’ampleur de la dévastation à Gaza, tout en prenant soin de bien préciser que les chiffres des victimes sont communiqués par le Hamas, et sont donc peu fiables.
La messe est dite depuis le lendemain du 7 octobre : Netanyahu et ses chefs de guerre ont lancé une opération de «légitime défense» pour «éradiquer le Hamas, se plait-on à répéter dans ces discussions de salon, sans jamais rappeler que des millions de personnes manifestent à travers le monde, qu’il n’est quasiment plus de pays où les citoyens se taisent, plus de pays où les citoyens n’expriment pas leur indignation devant les images de ces cadavres d’enfants à même le sol dans l’attente d’une sépulture, et qu’en Israël même, ils sont aussi des milliers à dénoncer l’obstination de Netanyahu dans cette guerre totale au péril de la vie des otages.
Sans les réseaux sociaux qui répandent les échos de cette tragédie, la manipulation de l’opinion serait presque parfaite, l’image d’Israël pays agressé qui se défend serait intacte. Mais la supercherie ne prend plus, la réalité de l’horreur, son ampleur, à l’image, en tout point, des épisodes les plus barbares de l’histoire de l’humanité, discréditent ces discours trompeurs. Disons-le haut et fort : la chasse au Hamas est devenue l’alibi d’un génocide bien planifié. Les Américains en sont ouvertement complices, tandis que l’Europe se tait honteusement.