Édito: Israël provoque et favorise la famine à Gaza, l’autre arme de guerre
Par N.TPublié le
Abandonnés par les dirigeants des pays occidentaux incapables de la moindre initiative pour stopper le massacre, les Gazaouis sont à présent menacés de famine. Selon le Programme alimentaire mondial, près de 93 % de la population se trouvent est dans une situation d'insécurité alimentaire aiguë. La dernière résolution de l’ONU demandant l'acheminement « à grande échelle » de l'aide humanitaire dans l'enclave a peu de chance d’aboutir.
L’heure est à l’urgence face à la malnutrition croissante et à la surmortalité. Plus d'un demi-million de personnes est sur le point de basculer dans l’horreur absolue sous la pluie de bombes. Les témoignages rapportés par les rares journalistes encore en vie sur le terrain sont poignants.
Les parents consacrent l’essentiel de leur temps à chercher de la nourriture et de l’eau pour les enfants au risque de leur vie, il jeûnent pour pouvoir nourrir le reste de la famille. Le prix de denrées a flambé. Le riz, par exemple, coûte dix fois plus cher qu’avant la dévastation du territoire.
Les bombardements intensifs ont déjà détruit un tiers des infrastructures et tués plus de 20 000, dont 60% de civils et plus de 8000 enfants. Le siège imposé par Israël prive les habitants d'électricité, de carburant, de nourriture et d'eau.
Les frappes ont dévasté les champs, le port de pêche et le bétail, et les Gazaouis ont épuisé leurs réserves alimentaires. L'eau est également devenue rare et non potable, entraînant des problèmes de santé tels que des diarrhées et des vomissements.
Les organisations humanitaires s’épuisent à faire le mieux pour s'adapter à la situation, mais Israël empêche l'accès à Gaza et perturbe l’acheminement. L'UNRWA, qui vient en aide à la majorité des déplacés, concentre ses opérations à Rafah, dans le sud de l'enclave, et n'a réussi à atteindre la ville de Gaza que quelques fois depuis la fin de la trêve.
Israël bloque délibérément les approvisionnements
Israël utilise la faim comme arme contre les civils de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre. Les forces israéliennes bloquent délibérément l'approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant, tout en entravant l'aide humanitaire. Les Gazaouis se sont tournés vers les camions d'aide venant d'Égypte, mais ces convois sont rares et attendent parfois plusieurs semaines avant de pouvoir entrer dans l'enclave.
Les soldats israéliens mettent en application un plan diabolique: la traque, le déplacement, puis le cantonnement des survivants Gazaouis affamés sur une portion de territoire afin de mieux les cibler.
Les Etats-Unis qui opposent systématiquement leur véto aux résolutions du Conseil de sécurité et approvisionnent sans arrêt Israël en munitions, sont les premiers complices de ce qui constitue désormais, indiscutablement, un génocide.
Les dirigeants des pays européens parlent de cessez-le-feu du bout des lèvres et se montrent incapables de la moindre mesure de fermeté à l’égard d’Israël. L’Europe regarde se produire un crime à grande échelle à l’image des épisodes les plus barbares de son histoire.