Syrie: l’armée de Bachar Al-Assad donne l’assaut sur Alep
Par N.TPublié le
L’armée syrienne aurait commencé à livrer bataille samedi 28 juillet dans la périphérie immédiate de la ville d’Alep, capitale économique, dont le contrôle constitue un enjeu crucial.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les renforts qui se massent depuis des jours aux abords de la métropole "se dirigent vers le quartier Salaheddine, qui compte le plus grand nombre de rebelles. Les combats les plus violents depuis le début de la révolte ont lieu dans plusieurs", précisent les dirigeants de cette organisations, cités par l’AFP.
Le Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain, confirment que l’assaut a été donné, ils parlent « tirs nourris de mitrailleuse lourde" et de combats entre loyalistes et rebelles, rapporte l’AFP
Les rebelles mettent quant à eux en place une stratégie de guérilla urbaine, en se positionnant dans les ruelles des quartiers d’où ils sera difficile de les déloger. Pour y parvenir, l’armée use d’hélicoptères et de chars.
Selon des informations recueillies par un correspondant de l'AFP sur place, les rebelles n'ont lancé aucune opération importante depuis deux jours, économisant leurs quelques munitions de roquettes antichars de type RPG.
"Les civils ont quitté le quartier", a précisé un combattant à Salaheddine joint au téléphone. Selon le correspondant de l'AFP, les habitants ont désormais de grandes difficultés à se ravitailler en pain.
La bataille d'Alep est "extrêmement importante pour les deux parties", souligne Ignace Leverrier, ancien diplomate français ayant été en poste en Syrie, cité par Le Monde.
"La clé de la Syrie du nord…"
"Pour le régime, c'est une ville commerciale dans laquelle il a beaucoup d'alliés, notamment parmi les hommes d'affaires sur lesquels il compte pour financer une partie de son effort de guerre." "Pour les rebelles, la ville est la clé de la Syrie du Nord", estime l'expert.
"En la prenant, ils (...) pourront assurer enfin la zone protégée réclamée depuis des mois par la révolution syrienne pour pouvoir soigner ses blessés et donner refuge aux déserteurs et à leurs familles".
"En accumulant les moyens militaires lourds autour d'Alep, Bachar s'apprête à commettre de nouvelles tueries contre son peuple", dénonçait vendredi le ministère français des affaires étrangères.
Les Etats-Unis, qui avaient déclaré redouter un massacre, ont condamné par avance une "agression haïssable et répréhensible des forces d'Assad contre ce centre de population civile".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui exhorté "le gouvernement syrien à arrêter l'offensive".
A travers la Syrie, la répression et les combats ont fait plus de 120 morts vendredi, selon l'OSDH, alors que les victimes se comptent par dizaines tous les jours dans le pays. Depuis le début de la révolte en mars 2011, plus de 19 000 personnes ont péri selon l'ONG.