Carnet de voyage : Les Rois discrets d'Alger la Blanche (Abonnés)
Alger… la cité rebelle légendaire se dresse depuis des siècles face à la mer. Ses ruelles escarpées ont conservé l’écho des empires passés. Phénicienne, romaine, ottomane, coloniale, elle a vu se croiser marins et poètes, marchands et combattants. Et la voilà réapparue sous un nouveau jour, plus que jamais blanche et baignée de lumière. La clarté de ses façades et les nombreux espaces aménagés le long de son littoral invitent à la promenade, offrent des chemins d’escapade hors du brouhaha de la circulation. Les Algérois trouvent plaisir à s’y détendre à la fraîche, dans la sérénité d’un crépuscule apaisant. Et parmi eux, un peuple discret règne sur les places, les escaliers et aux portes des immeubles: les chats.
Ils sont partout, sur les terrasses des cafés, au coin des rues, dans le moindre espace vert, au seuil des mosquées, des boutiques, des boulangeries, des restaurants… impossible de ne pas en croiser un, deux, ou même trois, voire quatre, sagement ensommeillés ou en patrouille, mais sans hâte, avec une nonchalance gracieuse, une élégance désinvolte qui ne laisse pas indifférent. Les félins de toute taille et de toutes les couleurs sont rois sur les lieux publics. Les passants marquent un arrêt pour les contempler, prennent soin de les éviter, de leur céder le passage. Nul ne s’en agace, bien au contraire.
