L’Union européenne sous présidence semestrielle chypriote à partir du 1 juillet
Par yazPublié le
La République de Chypre doit prendre ce dimanche 1 juillet la présidence semestrielle de l'Union européenne. Outre sa division en deux parties, la petite ile méditerranéenne traverse une crise économique qu’accentue la situation de la Grèce.
Cette île de quelque 9.000 km2 est divisée depuis l'invasion de son tiers nord-est par l'armée turque en 1974, en réponse à un coup d'Etat des nationalistes grecs qui voulaient le rattachement à Athènes.
Une «ligne verte», gardée par l'ONU, sépare toujours les communautés turque et grecque. Seule la Turquie reconnaît la République turque de Chypre du Nord proclamée dans la partie occupée.
La République de Chypre, qui rassemble les Chypriotes-grecs, est la seule entité internationalement reconnue.
Ankara a d'ores et déjà annoncé refuser tout contact avec la présidence de l'UE tant que Chypre l'exercerait et a même évoqué, face au blocage des négociations, un «plan B» après le 1er juillet, rapporte l’AFP.
«Il y a un danger que la question de la partition de Chypre ou l'application d'un plan B turc ne déstabilise la présidence mais Chypre veut montrer qu'elle est un membre efficace de l'UE», souligne Hubert Faustmann, professeur d'histoire et de sciences politiques à l'Université de Nicosie, cité par l’AFP.
« Pas trop d'intérêts propres à défendre dans les grands débats européens…
«Ce qui est important pour Chypre n'est pas tant de montrer qu'elle peut organiser un tel évènement mais de prouver qu'elle peut le faire aussi bien que tout autre membre de l'Union», déclare le porte-parole de la présidence chypriote, Costas Yennaris, également cité par l'AFP.
Parmi les tâches de sa présidence, Chypre devra organiser les discussions sur le budget de l'UE pour les sept prochaines années.
Le président communiste Demetris Christofias affirme qu'il n'a pas l'intention d'utiliser la présidence de l'UE pour mettre sur la table la question de la partition ou de l'utiliser comme arme contre la Turquie, rapporte l’AFP.
«Les Chypriotes-grecs veulent changer leur image et se montrer de bons européens. Ils veulent jouer le rôle d'arbitre impartial et, en tant que petit pays, n'ont pas trop d'intérêts propres à défendre dans les grands débats européens», déclare Hubert Faustmann.
La note de Chypre délivrée par les agences ne lui permet plus de se financer sur les marchés internationaux de la dette. Les autorités chypriotes viennent de demander à Bruxelles une aide financière pour leurs banques, devenant le 5e pays à le faire.