Le quinquennat Macron décisif dans la lutte contre l’extrême-droite en constante progression

Son élection était peu probable et ses chances quasiment nulles, depuis le débat du mercredi 3 mai qui a révélé son incroyable médiocrité… Marine Le Pen, présidente du Front National, n’en a pas moins donné des sueurs froides à une partie de la France.

Sa percée au deuxième tour a semé la panique. Le front Républicain pour lui faire barrage n’a pas été ouvertement proclamé. Le score appréciable de Jean-Luc Melenchon, soutenu par le PCF et opposé au programme d’Emmanuel Macron, créait une nouvelle donne. Du coup, Marine Le Pen s’est senti pousser des ailes, estimant qu’elle pouvait puiser des voix auprès d’électeurs déçus ou encore indécis.

Le tapage médiatique autour de ses sorties de campagne et les commentaires fumeux ressassés en boucle, ont semé le doute, laissé croire, durant deux ou trois jours, à la surprise de son ascension. Les sondages la créditaient alors de près de 40%. Passé le lamentable spectacle du débat télévisé le soufflé est enfin retombé.

Au soir de ce 8 mai, Marine Le Pen est tout de même portée par plus de 10 millions d’électeurs. Le parti de la haine est en constante progression. En 2012, elle avait obtenu 6,82 millions de voix. En 2002, arrivé au second tour, son père recueillait 5,5 millions de voix.

Emmanuel Macron, homme-fusée qui a mis hors-jeu les partis traditionnels et dont on n’a pas encore vraiment expliqué l’émergence malgré l’abondance des hypothèses et des analyses, remporte l’élection présidentielle avec 65,8% des voix, contre 34,2% pour le FN.

L’abstention a cependant atteint un record depuis 1969, à 25,3%. Autre record : les votes blancs ou nul, environ 12% des votants, selon une estimation Ipsos-Sopra Steria.

Autant de résultats qui conduisent à nuancer la victoire d’Emmanuel Macron. Ils confirment surtout qu’une majorité de Français ont voté pour chasser le cauchemar de l’extrême-droite, et non pas par adhésion à son programme.

Dès lors, le prochain quinquennat sera sûrement décisif dans le combat contre les idées du Front National qui envisage de se camoufler sous un nouveau sigle.

Le plus jeune président de la République Française est attendu au tournant par des millions de salariés qui craignent une régression sociale. L'extrême-droite, qui ne désespère pas de remonter la pente aux législatives, est plus que jamais en bonne position pour en tirer profit si tel est le cas. Elle peut revenir au galop.